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La question chypriote et les frontières orientales de l’Europe : charnière ou point de rupture UE - Turquie ?

Par Xavier le Den, des Euros du village (www.eurosduvillage.com)

, par Xavier le Den

La question chypriote et les frontières orientales de l'Europe : charnière ou point de rupture UE - Turquie ?

En ce mois de novembre 2006 où les relations entre la Turquie et la république de Chypre [1] semblent plus que jamais poser problème, nous vous proposons la lecture de ce dossier (pdf) de nos partenaires et amis des « Euros du village », document tout spécialement consacré à cette brûlante question [2].

« Chypre. 9521 km² au milieu de la Méditerranée, 770 000 habitants partagés entre une République membre de l’UE et un territoire longtemps tenu par l’armée turque.

Depuis son indépendance en 1960, cette petite île n’a cessée d’être au coeur de conflits et a connu la présence continue de troupes de l’ONU aux côtés de militaires turcs, britanniques et grecs.

Bref, un concentré de tensions entre la Turquie et ses partenaires européens. Mais l’île de Chypre n’est pas seulement un objet de discorde. En effet, elle est devenue - le 1er mai 2004 - membre à part entière de l’Union européenne. Les Euros du Village vous proposent ici un éclairage sur cette question qui détermine fortement l’avenir européen de la Turquie.

Résumé

Avec l’adhésion de la République de Chypre le 1er mai 2004, c’est une île divisée et militairement occupée qui est entrée dans l’Union Européenne.

Ce faisant, le conflit qui oppose les Chypriotes grecs aux Chypriotes turcs, la République de Chypre à la Turquie, est devenu plus que jamais le problème de l’UE. Laquelle s’en accommoderait bien si la résolution de ce conflit ne conditionnait pas en grande partie l’avenir européen de la Turquie.

Drapeau eurochypriote

En revenant sur le processus d’adhésion de la République de Chypre, cet article cherche à mettre en évidence les mécanismes qui ont progressivement conduit l’Union Européenne à accepter l’adhésion d’une île divisée, et à en exposer les conséquences quant à la définition de ses frontières orientales. »

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est une vue Chypre depuis l’espace, photographie tirée de l’Encyclopédie en ligne wikipédia (Sources : site internet de la NASA).

Le drapeau ’’eurochypriote’’ figurant dans cet article est tiré du site www.atlasgeo.net.

Notes

[1Chypre : Etat membre de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004.

[2Rappelons qu’officiellement, à l’heure actuelle, la Turquie ne reconnaît toujours pas l’Etat chypriote et qu’en ce 8 novembre 2006, la Commission européenne lui a intimé de reconnaître officiellement l’Etat de Chypre d’ici au prochain sommet européen de la mi-décembre à venir (et, en conformité avec les accords d’union douanière signés, d’ouvrir ses ports et aéroports aux navires et avions chypriotes grecs d’ici à la fin de l’année...).

Et ce, sous la menace, en cas de refus, de suspendre les actuelles négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE : négociations ouvertes en octobre 2005...

Vos commentaires
  • Le 26 février 2007 à 20:16, par Ronan En réponse à : La question chypriote et les frontières orientales de l’Europe : charnière ou point de rupture UE - Turquie ?

    - Complèment d’informations : Du pétrole dans les eaux troubles chypriotes (et de l’eau dans le gaz...).

    Dans un article d’« O Phileleftheros » (journal ’’Libéral’’ de Nicosie et premier quotidien - de sensibilité indépendante et centriste - en langue grecque de l’île...) publié dans le « Courrier International » n°851 du 22 février dernier (ici, en page 18) on découvre que le dossier cypriote-turc (dossier déjà compliqué s’il en est...) est en train de se compliquer de nouvelles considérations géopolitiques, géologiques et pétrolières.

    En effet, il s’avère que le gouvernement de la République de Chypre souhaite pouvoir prochainement lancer des missions de prospection de gisements pétrolifères sur les fonds marins situés en bordure du plateau continental, au large de ses côtes sud (mais toujours dans son espace maritime national internationalement reconnu). Ce pourquoi il a récemment conclu des accords bilatéraux de coopération maritime ’’off shore’’ avec l’Egypte (en 2006) et le Liban (en 2007). Avant de récemment lancer des appels d’offre à toutes sociétés désireuses de mener cette exploration des fonds marins...

    Des initiatives chypriotes qui ont - en tout cas, visiblement - profondément heurté le gouvernement turc. Lequel - actuellement plongé en pleine campagne électorale - a alors décidé de rompre toute coopération avec les Etats tiers signataires de tels accords (convoquant même leurs ambassadeurs pour leur demander de plus amples explications à ce sujet).

    Un gouvernement turc qui, en effet, revendique pour sien la zone maritime en question (désignée comme ’’territoires litigieux’’) et dénie au gouvernement chypriote (que la Turquie ne reconnaît pas véritablement pour tel) le droit de procéder à de telles missions d’explorations sous-marines (tout en menaçant de lancer ses propres campagnes de recherche off shore dans la région) et dénonce ces accords de coopération et de prospection pétrolière signés entre la république de Chypre et ses autres voisins.

    Bien entendu, cette nouvelle querelle turco-chypriote (en pleine campagne électorale ’’présidentielle’’ turque...) n’est là qu’un nouvel avatar de plus de l’expression des ambitions turques à vouloir devenir un partenaire énergétique incontournable de l’UE sur son flanc sud-oriental, entre Europe et Asie centrale. Et ce, au moment même où la Turquie ambitionne de diriger la flotte des Nations Unies déployée, depuis l’été dernier, au large du Liban dans le cadre de la FINUL renforcée.

    Et l’on conçoit fort bien que la perspective de voir la république de Chypre (et l’UE) prochainement mettre la main sur quelques gisements pétroliers conséquents viendrait là contrarier les nouvelles stratégies géopolitiques d’Ankara dans la région. Sans parler des nationalistes turcs qui ne supportent sans doute décidément pas que la République de Chypre puisse jouer quelque rôle international à leurs dépends et asseoir quelque véritable position centrale de carrefour entre Orient et Occident.

    Toujours est-il que la République de Chypre tire aujourd’hui la sonnette d’alarme contre ce qu’elle estime être des menaces aujourd’hui exprimées contre son indépendance et contre sa souveraineté. La Commission européenne ayant récemment appelé (par la voix d’Olli Rehn, actuel Commissaire à l’élargissement) chacun des deux protagonistes à la retenue et à la modération : soulignant que les accords bilatéraux en question respectaient parfaitement le droit international, le droit maritime et la législation communautaire...

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