La candidature de la Serbie dans l’UE : attrape-moi si tu peux !

, par Traduit par Jean-Nicolas Citti

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La candidature de la Serbie dans l'UE : attrape-moi si tu peux !
Boris Tadic, Ancien Président de la Serbie http://ec.europa.eu/avservices/index.cfm?sitelang=en

Après que la Serbie a présenté, en 2009, sa candidature comme État membre de l’UE et qu’elle a finalement extradé tous les criminels de guerre en début d’année, prouvant par là sa pleine coopération avec le Tribunal international de la Haye, il semblait à tous qu’elle obtiendrait le statut de candidat. C’était sans compter sur la reprise récente des violences dans le nord du Kosovo qui a poussé le Conseil européen à reporter, le 9 décembre dernier, l’examen de la candidature serbe à mars prochain.

Le Conseil européen avait discuté de l’aptitude de la Serbie à adopter les mesures nécessaires à son accession à l’UE, et ce sans prendre de décision. En outre, les ministres des affaires étrangères européens ont décidé de reporter la tentative serbe du fait de l’actuelle escalade de violence au Kosovo et ont déclaré que la Serbie obtiendrait le statut de candidat en mars 2012. D’ici là, la Serbie doit confirmer qu’elle réunit tous les critères nécessaires et faire des progrès dans l’établissement d’un accord visant à normaliser ses relations avec le Kosovo.

Quoi qu’il en soit, le document adopté vendredi n’était pas complètement critique envers la Serbie. Ainsi, il félicite la Serbie pour « ses progrès considérables dans l’accomplissement des critères politiques et économiques en vue de son adhésion à l’UE ». Cependant, les autorités européennes soulignent qu’il n’est pas nécessaire pour la Serbie de reconnaître le Kosovo afin de progresser dans sa candidature à l’adhésion. Tout en insistant sur l’importance des dialogues pour résoudre les problèmes pratiques, la surenchère de violence et l’actuel regain de tension entre les deux États.

Les troupes serbes furent boutées hors du Kosovo en 1999 suite à une campagne de bombardements de l’OTAN. Cette dernière cherchait à mettre fin à la violente répression visant les Albanais, ethnie locale, qui représentent 90% des habitants de ce pays qui en compte deux millions. Beaucoup d’États membres de l’UE, ainsi que les Etats-Unis ont d’ores et déjà reconnu l’indépendance du Kosovo. En juillet 2011, la Cour internationale de justice a jugé que la déclaration d’indépendance du Kosovo respectait le droit international.

Vers une nouvelle évaluation en février

Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a déclaré, lors d’une conférence à Bruxelles, que la prochaine évaluation portant sur le statut de candidat de la Serbie aurait lieu le 12 février. La décision finale du Conseil pourra alors être attendue pour le mois suivant. Il a aussi ajouté que l’observation des progrès de la Serbie et de la situation régionale continuerait jusque là.

Van Rompuy a aussi souligné le fait que l’UE demeurait attachée au processus d’intégration de l’ouest des Balkans, et a félicité la Serbie pour les avancées considérables qu’elle a fait dans sa coopération avec le tribunal des crimes de guerre de la Haye en arrêtant des fugitifs.

Une Europe divisée quant au statut de candidat de la Serbie

La décision de retarder la candidature serbe survient quelques jours seulement après que la Serbie a trouvé un accord sur ses frontières avec le Kosovo. La Serbie espérait que cet accord renforcerait sa position, puisqu’il était censé démontrer qu’elle était prête à engager le dialogue et donc à calmer les objections quant à sa candidature. Malgré tout, l’UE reste divisée quant à l’obtention du statut de candidature par la Serbie. En particulier la chancelière allemande Angela Merkel qui a averti que les récents heurts à la frontière entre militants serbes et soldats de l’OTAN, au cours desquels 50 d’entre eux ont été blessés, prouvent que la Serbie n’a pas encore rempli les conditions nécessaires.

La déception de la Serbie

Après l’annonce de la décision, le président serbe Boris Tadic ne cachait pas sa déception. Il l’a commenté ainsi : « La Serbie ne peut pas et n’abandonnera pas son futur européen ». Il a ajouté à Belgrade : « Toute autre décision serait lourde de conséquences sur le long terme pour les citoyens serbes. Nous appartenons à l’Europe ».

De plus, le ministre serbe à l’intégration européenne, Bozidar Djelic, qui a démissionné après la décision de report, a qualifié le délai de « regrettable ».

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Vos commentaires
  • Le 5 février 2012 à 10:39, par rea En réponse à : La candidature de la Serbie dans l’UE : attrape-moi si tu peux !

    rea yves membre d’une ong . Encore une fois et malheureusement , le droit du sol et de l’appartewnance culturelle n’est pas defendu par les instances europeeennes promondialistes .La reconnaissance des minorités outre frontière étant toujours bafouées.Ceci est un sport devenu commun aux autoritées pseudo democratiques supérieures.Tant que l’europe se fera à l’encontre de la considération première de ces minorités et de leur droit à la souveraineté territorriale. Le terme souverrain etant bafoué par les républiquains dans cette europe qi uniformise tout sasn aucun respect de la sorte .

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