La Révolution fédéraliste, Mère de toutes les révolutions

Une révolution nécessaire ?!

, par David Soldini

La Révolution fédéraliste, Mère de toutes les révolutions

Il était d’usage dans la discussion politique socialiste, au XIXème siècle, de débattre de la poursuite de la Révolution française. La mère de toutes les révolutions était le bouleversement copernicien opéré par les Conventionnels français.

Cette révolution n’était pas considérée comme finie, achevée, elle avait pour vocation de continuer.

Et ceux qui défendaient le progrès social étaient les descendants des grands hommes de 1789 (aux yeux des socialistes du XIXe siècle, tout du moins) : Danton et Robespierre, entre autres.

Leurs idées devaient être le prolongement naturel de celles qui avaient guidé les premiers révolutionnaires.

Mystique de la Révolution

Cette mystique de la Révolution a permis aux républicains, aux socialistes, aux libertaires, de continuer leur combat avec la conscience qu’ils participaient à une œuvre qui les dépassait et qui servait le genre humain, universellement.

Il ne faut pas mépriser cet effort intellectuel sous prétexte qu’il aurait servit des causes que nous jugeons aujourd’hui néfastes, ni qu’il ait contribué à une relecture historique aujourd’hui contestable. Le sens de cette interprétation était de montrer qu’il existe un sens au progrès, il visait à renier la récupération réactionnaire et bourgeoise (et historiquement parfois exact !) de la Révolution.

Cet effort avait un sens politique et philosophique. Politique car il visait à réunir les progressistes sous une unique bannière, celle Révolutionnaire, philosophique, car il partait du constat que le progrès de l’humanité est un et indivisible, qu’il ne peut être fragmenté, au profit d’une classe, d’une race ou d’un groupe politique ou culturel.

Si la révolution de 1789 avait servi les intérêt des bourgeois, des hommes libres du 19ème, sa poursuite devait mener à la libération de tous les hommes, et en particulier ceux qui à l’époque l’était le moins : les prolétaires.

Révolution fédéraliste, révolution nécessaire

C’est en ce sens, que la révolution fédéraliste que nous appelons de nos vœux tout en observant déjà ses premiers accomplissements, doit être considérée comme la mère des autres révolution qui paraissent aujourd’hui tout autant nécessaires.

Révolution des méthodes de production, révolution de la répartition des richesses, révolution des modes de consommation, révolution des méthodes de règlements des conflits sociaux et surtout internationaux, révolution énergétique, révolution écologique, révolution tiers-mondiste, révolution sexuelle, révolution féministe ou égalitariste.

La révolution fédéraliste vise à la modification radicale du système de gouvernement, à une redéfinition du concept d’autorité et de sa conciliation avec le concept de liberté.

Son premier ennemi est l’Etat national car il représente la forme la plus parfaite de domination du principe d’autorité sur celui de liberté, dans un monde organisé globalement et non plus nationalement. La concentration du pouvoir au seul niveau national a pour conséquence son incapacité à remplir le rôle traditionnel des structures d’organisations collectives tout en permettant à une oligarchie de prospérer et de dominer.

L’objectif fédéraliste

L’objectif politique fédéraliste n’est pas l’éradication de cette oligarchie, immanquablement remplacée par une autre, mais bien la destruction des structures collectives qui permettent la domination des systèmes oligarchiques. La destruction de ce système ne signifie pas la destruction des structures collectives existantes mais essentiellement une redéfinition de leur fonction dans le processus de décision politique.

Ainsi les différents niveaux de gouvernement que nous connaissons aujourd’hui, Etat, région, ville, Europe, Monde, doivent agir, chacun à son niveau, pour réguler l’activité humaine. Cette régulation doit répondre à des critères de démocraticité et d’efficacité, et donc être fondé sur une répartition des compétences (ou plutôt du pouvoir) aptes à leur permettre d’accomplir au mieux leur mission (ou plutôt les missions que veulent leur confier les citoyens).

De même l’articulation entre structures de régulations privées et publiques doit être repensé. La domination excessive de la sphère dite « politique » sur la détermination des processus de régulation entraîne elle aussi la persévérance d’une oligarchie incompatible avec la notion de libération.

Le partage du pouvoir et donc de la capacité de créer des processus régulateurs doit également être vertical. Cette révolution est nécessaire à la poursuite des autres révolutions car elle seule permet de redonner aux hommes la capacité d’agir collectivement.

Tant que les Etats et les autres structures de régulation collective seront dans l’incapacité d’agir, faute d’avoir accepté la réorganisation fédérale - c’est-à-dire, en premier lieu, l’abandon de toute idée de souveraineté absolue - toute perspective d’évolution progressiste sera de l’ordre de l’utopie. Et l’humanité continuera son long purgatoire...

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article est une représentation panoramique de la fête de la fédération du 14 juillet 1790.

Un document tiré de l’Encyclopédie en ligne wikipédia.

- Sources :

Publié initialement le 11 décembre 2005 et réactualisé depuis lors, ce document est tiré du blog de David Soldini, actuel membre du Bureau national des « Jeunes Européens France ».

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