L’Union européenne et le multilinguisme

Article extrait de Fedechoses n°147

, par Catherine Montfort

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L'Union européenne et le multilinguisme

27 pays, 23 langues officielles dans l’Union européenne. Le multilinguisme est un défi et une richesse pour notre continent. Le numéro 147 de la revue trimestrielle fédéraliste FEDECHOSE dresse un panorama de l’évolution de la perception du multilinguisme dans l’Union.

Le multilinguisme a été un des principes fondamentaux de la Communauté, garant de l’égalité de chaque langue avec les autres et du respect de la diversité linguistique et culturelle. Il s’est « traduit » en action concrète dès les premiers instants, bien avant d’être défini formellement comme une politique à part entière : ainsi, aucun acte législatif ne peut entrer en vigueur au niveau européen s’il n’est produit dans les 23 langues officielles. Tel est le sujet de la conférence que la DG Traduction de la Commission européenne a organisé, vendredi 12 mars 2010, à Bruxelles sur le thème de « La traduction à la Commission européenne : 1958-2010, une communauté multilingue au travail ».

Elle a présenté à cette occasion une étude sur le fonctionnement multilingue de la Communauté économique européenne depuis l’Europe des Six jusqu’à l’Union actuelle des vingt-sept États membres et des vingt-trois langues officielles. Compilée à partir des archives historiques de l’institution et de la contribution d’une soixantaine de fonctionnaires, il s’agit de la première tentative de retracer le fonctionnement concret du multilinguisme à la Commission depuis la CECA. L’étude montre le rôle de la traduction pour rapprocher les citoyens de l’Europe car « le sentiment de citoyenneté européenne naîtra de la sensation d’être compris, accepté et respecté dans sa culture ».

Le multilinguisme est aussi un défi pour l’Europe et ses citoyens ainsi que pour les institutions européennes qui ont dû s’adapter en permanence aux élargissements successifs et aux exigences imposées par le régime linguistique. Le recours aux traducteurs ainsi qu’aux interprètes sera, à l’avenir, toujours plus fréquent car il est évident que personne ne sera en mesure de maîtriser toutes les langues de l’Union. La traduction représente donc « ce pont entre les nations, cette clé de la compréhension de l’autre, cet élément qui permet à l’UE d’être toujours plus humaine ».

Aujourd’hui, il ne devrait plus être possible de concevoir une politique européenne sans intégrer le multilinguisme comme facteur premier, clé pour l’assise démocratique de l’UE, pour sa capacité d’innovation et pour l’évaluation de son impact et de sa pertinence.

La rédaction du Taurillon remercie FEDECHOSES pour nous autoriser cette publication issue du n°147.

Illustration : La tour de Babel

Sources : Flickr

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Vos commentaires
  • Le 30 avril 2010 à 21:41, par pierre schweitzer En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Joli baratin. La réalité est toute autre.

    L’anglais s’impose comme langue unique dans un grand nombre de paperasse européenne. Réponse à des appels à projet par exemple.

    L’abandon du multilinguisme est la négation même de l’ambition européenne : on le constate tous les jours.

  • Le 30 avril 2010 à 23:01, par superouioui En réponse à : L’Union européenne OU le multilinguisme

    Sans une langue unique l’Europe n’existe pas. Avec le multilinguisme comment puis je faire pour communiquer sur internet avec des allemands et des espagnoles ? Et comment je fais pour draguer les italiennes et les fille de l’est ? Dois je apprendre 23 langues ?

    Si la diversité est une richesse de l’europe, alors nous devons abandonner l’euro et revenir aux devises multiples. Deffendre l’euro et défendre le multilinguisme n’est pas cohérent.

    Avoir une langue unique est LA priorité.

    L’anglais est un mélange d’allemand et de français c’est le meilleur symbole européen car l’europe est né de cette réconciliation. La tour de babel n’est pas un symbole de réconciliation.

  • Le 30 avril 2010 à 23:05, par Krokodilo En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    J’ai été surpris de voir ce sujet abordé, d’ordinaire tabou dans les médias, mais bien vite déçu. Ce point fondamental pour l’identité européenne méritait mieux qu’un court paragraphe de présentation d’une revue qui semble « fluent » dans la langue de bois, ce qui est la moindre des choses pour un service de traduction aussi pointu ! Ce n’est pas un article mais un texte de propagande destiné à masquer la vérité, à maintenir le plus longtemps possible les citoyens dans l’illusion du multilinguisme. Seule la première phrase dit vrai : « Le multilinguisme a été un des principes fondamentaux de la Communauté, garant de l’égalité de chaque langue avec les autres ». « A été », le temps est bien choisi, car il s’agit d’une ambition abandonnée ; à l’heure actuelle, malgré le remarquable travail du service de traduction-interprétation, seul le Parlement tente de maintenir un semblant de multilinguisme, réduit à deux langues de travil, tandis que TOUS les instituts européens utilisent l’anglais (sauf le juridique, mais pour combien de temps quand on songe que l’école de la magistrature voulait il y a peu imposer l’anglais au concours d’entrée, et qu’il y a eu un projet voisin dans un des Länder allemands), de même que les relations extérieures de l’UE ne se font qu’en anglais depuis des années, à l’exception d’un petit effort sur les zones d’influence francophones - encore un peu francophones. Par ailleurs Erasmus mundus est le cheval de Troie de l’anglais par et pour l’intégration universitaire européenne, tandis que divers rapports récents poussent à adopter l’anglais comme langue des manœuvres portuaires. Soit dit sans vexer les politiques, les instituts européens sont la vraie Europe, au moins autant que le Parlement, car c’est la coopération de nombreuses professions et de dizaines de milliers de citoyens de l’UE. Faute de parler vrai, ces articles ne sont que de la méthode Coué, au demeurant fort efficace sur le plan psychologique pour ne pas désespérer de l’union et masquer sa dérive monolingue anglophone. En limitant le champ d’action du multilinguisme à la traduction de quelques documents, au dialogue citoyen-institutions, on occulte le vrai débat et on amène à marche forcée l’UE vers l’officialisation de l’anglais comme langue de travail unique de l’UE, situation éminemment injuste et inéquitable, que d’aucuns pourtant demandent déjà à haute voix. Tia Eŭropo ne estas, kaj neniam estos mia.

  • Le 1er mai 2010 à 00:55, par Humbert En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Il faudra bien un jour que le rapport Grin sur la politique linguistique de l’UE connaisse la publicité qu’il mérite : il démontre sans appel que le multilinguisme actuel conduit à la domination de l’anglais comme langue sinon unique, du moins prépondérante... Il faudra bien un jour que les peuples d’Europe et les décideurs réalisent que la démocratie européenne ne pourra faire l’économie d’un demos politique, d’une communauté réellement liée par l’échange d’idées et les débats inhérents à toute communauté politique, et que ce débat n’est possible que par l’usage d’une langue véritablement commune, respectueuse des langues nationales et régionales, ce que l’anglais ne permet pas (en plus de nous soumettre à la domination culturelle anglo-saxonne)... Il faudra bien que l’espéranto soit enfin considéré comme la meilleure des solutions à ce problème, de par la facilité de son apprentissage, son existence continue depuis plus de 120 ans sans aucune aide étatique et son caractère universel. Il aurait même fallu commencer par là : faire les Européens avant de faire l’Europe !

  • Le 1er mai 2010 à 06:12, par Martina Latina En réponse à : Multilinguisme et gouvernement économique européens.

    Puisque ces deux thèmes se téléscopaient sur le TAURILLON la veille du Premier mai, je le remercie pour ces articles et me permets de les associer dans ma réponse : l’harmonie européenne a besoin depuis toujours de la diversité linguistique et de plus en plus d’un gouvernement économique. Cette double nécessité ressemble certes à la quadrature du cercle, mais s’inscrit aussi dans notre nom.

    Car, comme on le sait, EUROPE a signifié d’abord au Proche-Orient, en Phénicie qui fut le pays natal de ce personnage mythique, LE POINT non du jour, mais DE LA NUIT, avant que son sens bascule en grec, retraçant l’accueil par les Crétois du personnage qui mit au monde Minos, donc la première civilisation européenne, et résumant l’adoption par les Grecs des techniques phéniciennes, nautiques autant qu’alphabétiques, donc fédératrices en même temps que fondatrices de la démocratie, pour signifier VASTE-VUE.

    Ainsi, sans cesse, au même instant, à la suite de celle qui trembla de se faire enlever par un TAURILLON tombé du ciel pour la mener par-delà terre et mers, L’EUROPE voit du même coup s’éteindre un monde et naître l’avenir ; à nous de faire vivre la chance qu’est la citoyenneté européenne en devenir : pour parler la langue de la traduction préconisée par Umberto Eco, pour harmoniser nos économies, pour imaginer une culture d’ouverture et d’aventure - bref, pour lancer une politique en mesure de développer la justice et la paix que l’irruption d’EUROPE, il y a trois millénaires, contenait en germe.

  • Le 1er mai 2010 à 16:10, par Krokodilo En réponse à : Multilinguisme et gouvernement économique européens.

    Pouvez-vous préciser ce que vous voulez dire que le plan pratique ? Par exemple, comment « la langue de la traduction » s’appliquerait à l’armée européenne ? Ou à l’intégration universitaire européenne ?

  • Le 1er mai 2010 à 23:29, par Krokodilo En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Il peut être intéressant de comparer cet article avec un point de vue exprimé sur Der Standard, à croire que les auteurs ne vivent pas dans la même UE : http://www.presseurop.eu/fr/content/article/191461-arretons-de-massacrer-langlais

  • Le 2 mai 2010 à 10:10, par Laurent Nicolas En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Nous vivons dans la même UE. Mais avec vous (= une partie des espérantistes), j’ai toujours le sentiment qu’il n’y a pas de débat, que vous détenez la vérité, que l’Europe va s’effondrer.

    Vous me faites penser à l’extrême gauche française, celle qui refuse de gouverner. Mettez les mains de la cambouis européen et regardez comment ça fonctionne. Bien sur l’anglais est archi-dominant, bien sur ça exaspère les citoyens d’avoir si peu de pages du site de la Commission traduite dans leur langue. Mais vous négligez systématiquement —au moins— un aspect important : le multilinguisme est une réalité dans le fonctionnement du processus législatif : tous les textes, les propositions de textes, les amendements, tout cela est systématiquement traduit.

    Alors une politique efficace pour favoriser l’apprentissage des langues étrangères dans les Etats membres : oui ! Des efforts dans les communications des institutions de l’UE à destination des citoyens pour arrêter la mono-présentation en anglais : oui ! Mais qu’on arrête de faire croire que « tant que l’espéranto ne sera pas une langue officielle l’Europe n’existera pas »... La c’est vous qui ne vivez pas dans le même monde !

  • Le 2 mai 2010 à 12:47, par Krokodilo En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    « tant que l’espéranto ne sera pas une langue officielle l’Europe n’existera pas ». Curieuse méthode que d’attribuer une fausse citation entre guillemets, je pense simplement que ce serait plus efficace et plus équitable. De même, je n’ai jamais dit que l’UE s’effondrerait à cause de l’omniprésence de l’anglais, juste qu’on cache cette évolution pour ne pas augmenter le nombre des nonistes – ce n’est pas la même chose. D’ailleurs, à force de conditionner les jeunes, les nouvelles générations trouveront cette Europe anglophone naturelle, à l’instar des chanteurs « français » qui prétendent mieux exprimer leurs émotions grâce à l’anglais. Le temps fera que les nouveaux Européens auront oublié cette histoire de trois langues de travail, de même que le couple franco-allemand et autres illusions du passé. Ne tirez pas sur le messager, fût-il espérantophone ou espérantiste (= militant). L’espéranto est une possibilité, mais d’autres existent ou existaient, comme attribuer une langue différente à chaque activité professionnelle, certes un terrible casse-tête et d’âtres négociations en perspective, « heureusement », personne n’y songe une seconde. Je sais parfaitement que les service de traduction font des efforts, ainsi que le Parlement et les sites de l’UE, je dis juste que la véritable Europe est aussi celle des Instituts européens et des milliers de citoyens de diverses professions qui coopèrent entre eux, et cette Europe là est totalement anglophone, et l’est de plus en plus (à preuve les rapports sur les activités portuaires et l’irrésistible envie d’y officialiser l’anglais), de même que l’usage quasi-exclusif de l’anglais dans les relations extérieures en Asie et ailleurs, ce qui donne au reste du monde la preuve que la langue de l’Europe est l’anglais, aujourd’hui et demain encore davantage si l’on n’en débat pas. Qui nie la réalité ? La richesse culturelle et la diversité linguistique de l’Europe sont des faits qui existaient avant la construction européenne, qui ne lui doivent rien, et qui sont utilisés comme un mantra pour cacher la réalité. Et dire que l’UE fait des efforts pour pousser à apprendre des langues est également une diversion – au mieux une voie sans issue, une illusion - il suffit de lire l’article de Der Standard dont j’ai cité le lien précédemment pour s’en convaincre. Les gens sont pragmatiques, et voyant que toutes les coopérations européennes se font en anglais, pousseront leurs enfants à cette langue presque exclusivement, il suffit de faire un tour dans nos écoles et celles de nos voisins pour s’en convaincre. Qui nie la réalité ? Si elle ne correspond pas à vos illusions, si ce n’est guère « glamour », je n’y suis pour rien.

    « Mais avec vous (= une partie des espérantistes), j’ai toujours le sentiment qu’il n’y a pas de débat, j’ai toujours le sentiment qu’il n’y a pas de débat, » Il n’y a pas de débat sur ce sujet, là, je suis d’accord ! Cela dit, vous êtes un des rares sites à en parler, c’est déjà beaucoup.

  • Le 2 mai 2010 à 12:49, par Krokodilo En réponse à : L’Union européenne OU le multilinguisme

    L’euro a remplacé les monnaies d’un commun accord (sauf les spécialistes en dérogations, « opt-out »), alors que nul n’envisage une langue unique, ce serait à la fois absurde et impossible, chacun étant attaché à sa culture et à sa langue. Nous ne discutons que d’une lingua franca, une seconde langue commune.

  • Le 2 mai 2010 à 21:32, par Martina Latina En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme.

    Vous avez choisi à juste titre deux domaines extrêmes d’application. La question linguistique est évidemment plus délicate et cruciale pour la Défense européenne que pour l’intégration universitaire ; mais, si la culture universitaire implique l’ouverture multilingue et l’aisance polyglotte quasi naturellement, à l’Eurocorps se dessine aussi dès à présent un équilibre entre langues nationales (allemand, espagnol, français) et l’anglais obligatoire.

    La solution de l’harmonisation linguistique aussi difficile que vitale pour l’Union Européenne ne réside sans doute ni dans la généralisation d’une langue utilitaire et minimale, ni dans une création artificielle associant plusieurs langues existantes. Elle me paraît à chercher - et à trouver sans trop tarder - plutôt dans les ressources d’une instruction et d’une éducation capables d’assouplir l’oreille, l’entendement et l’élocution des jeunes Européens. En effet et comme vous le savez, les langues européennes sont étroitement apparentées par leur socle indo-européen, où puisèrent directement des langues certes anciennes, mais toujours actives dans les mots et la grammaire constituant nos langues actuelles ; c’est en se familiarisant avec les relations et les analogies qui associent notamment les langues étrangères que les Européens peuvent entrer en phase, en relation réelle, en communication créatrice - surtout en ayant à l’esprit leur nom grec de VASTE-VUE et la signification du premier caractère alphabétique nous servant même d’arobase : le TAURILLON !

  • Le 3 mai 2010 à 22:13, par Krokodilo En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme.

    Heureusement que je vous ai demandé une réponse pratique ! Par ailleurs, mes exemples n’étaient nullement des extrêmes mais deux parmi beaucoup d’autres : il y a aussi la coopération policière, ou les manoeuvres portuaires - prochaine cible probable de l’harmonisation anglophone européenne.

  • Le 4 mai 2010 à 00:43, par Krokodilo En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme.

    « Elle me paraît à chercher - et à trouver sans trop tarder - plutôt dans les ressources d’une instruction et d’une éducation capables d’assouplir l’oreille, l’entendement et l’élocution des jeunes Européens. »

    J’ai une préférence pour la discussion des solutions pratiques déjà existantes, et non de ce qui relève de la recherche - dans le meilleur des cas - voire de l’illusion, du fantasme. Les spéculations sur l’intercompréhension passive, improuvable et sans aucune méthode compréhensible qui puisse être enseignée ne sont qu’un beau sujet pour les congrès et les subventions, rien de plus. Persister dans cette voie ne fait que renforcer l’hégémonie de l’anglais, que vous semblez regretter par ailleurs. Déjà, des parents d’élève demandent que leurs enfants commencent l’anglais à la maternelle..., déjà une école privée catholique de Bretagne le propose. Je partage donc votre avis qu’il y a urgence.

  • Le 4 mai 2010 à 13:27, par Benoît En réponse à : L’Union européenne OU le multilinguisme

    L’anglais est un mélange d’allemand et de français

    Juste une petite remarque : n’allons pas trop vite, l’anglais a ses singularités, et ses racines germaniques sont plus anciennes que l’apport de mots français (environ 28% des mots anglais), ce qui explique que le nombre de mots transparents pour un français en anglais sera plus important que pour un allemand (bien que variable en fonction du registre et du domaine de vocabulaire). La preuve en est, la connaissance de l’anglais ne vous sera pas d’un très grand secours pour comprendre un texte en allemand, les anglicistes non-germanistes peuvent faire l’expérience ! En revanche il suffit de faire un peu d’anglais pour se rendre compte de la quantité de mots relativement importante d’origine française.

    Dommage ce serait plus simple ;)

  • Le 8 mai 2010 à 12:28, par yokosano En réponse à : L’Union européenne OU le multilinguisme

    Certes ! Mais combien de faux amis, de contresens sont dus à cette ressemblance qui est contreproductive. De plus quel anglais choisir : celui de l’Angleterre, des USA, d’Australie ou d’Afrique du Sud ? L’anglais est une langue initialement parlée qui n’a pas de structure fixe et diffère notamment dans son vocabulaire d’un pays à l’autre (ex color, colour, theatre, theater, etc..) Pensez-y avant de dire que c’est une langue facile et qu’on devrait tous l’adopter ! En complément sachez qu’il n’existe pas d’académie de la langue anglosaxone, ce qui explique peut-être l’« extraordinaire » diversité des langues anglaises.

    Cordialement

    Yokosano

  • Le 8 mai 2010 à 12:30, par yokosano En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Pourriez-vous donner un lien vers la rapport complet.

    Yokosano

  • Le 8 mai 2010 à 12:39, par yokosano En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    « Mais vous négligez systématiquement —au moins— un aspect important : le multilinguisme est une réalité dans le fonctionnement du processus législatif : tous les textes, les propositions de textes, les amendements, tout cela est systématiquement traduit. »

    Si pour vous seul le résultat compte, il ne faudra pas vous étonner de toujours avoir l’impression (et se sera plus une impression) que ce sont toujours les autres qui décident. J’ai l’intention de participer à l’Europe. Et cette intention passe par la participation à l’élaboration des textes, à la réflexion communautaire, aux sondages, enquêtes, etc..Et cela est presque impossible si vous ne pratiquez par un « anglais » fluent car tout ce travaille préparatoire n’est pas disponible dans les 23 langues officielles de l’UE.

    Désolé mais votre vision du future de l’Europe ne me séduit pas du tout. Il ne faut pas se contenter de subir, il faut pouvoir agir et la solution du« tout anglais et contentez vous de lire le résultat final fournis dans votre langue » ne me convient pas.

    Yokosano

  • Le 8 mai 2010 à 12:53, par yokosano En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Je pense que l’approche du tout anglais faite sur ce site est une vision à court terme. L’histoire nous apprend que la langue en usage dans le monde a toujours été celle de la puissance dominante. Il en fut ainsi du grec, du latin, du français et puis dernièrement des « anglais ». L’absence de langue officielle aux États-Unis laisse percevoir une domination à court terme ( qqs dizaines d’années) de l’espagnol qui, s’il n’a pas été pris de vitesse par le mandarin deviendra sûrement la langue « universelle » de son temps. Alors que voulez vous pour l’Europe ? A une époque où les choses s’accélèrent et l’espérance de vie augmente, préparez vous à parler l’anglais, puis dans quelques années (domination oblige) mandarin voire espagnol au cours de votre vie. Avez-vous du temps pour cela : 1500 heures pour juste avoir un niveau bac en anglais, presque autant en espagnol, 2500 en allemand, ... Et que dire du temps qu’il faut consacrer pour maintenir ce niveau ! Si vous en disposez, moi pas ! Après le travail, j’ai autre chose à faire que de me remettre continuellement à niveau en langue fusse pour essayer de participer à la vie de l’Europe. Alors si quelqu’un a une solution à proposer et que celle-ci n’est pas à remettre en cause tous les 10 ans et que de plus je n’ai pas à y consacrer toutes mes soirée, je suis à l’écoute de ses propositions et arguments.

    Yokosano

  • Le 9 mai 2010 à 00:26, par Laurent Nicolas En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    je suis bien conscient de la difficulté pour les citoyens qui ne parlent pas anglais de comprendre, et a fortiori de participer à l’Union européenne. Je déplore le fait que les travaux préparatoires ne sont pas traduits dans les 23 langues officielles, tout comme une grande partie des sites internet de des différentes institutions qui sont bien souvent disponibles uniquement en anglais, voir en français, mais c’est tout. Et bien sur ce constat doit nous forcer à changer les choses. Pour autant, ce que je voulais souligner c’est le fait que dans le processus législatif qui implique les législateurs, le multilinguisme est une réalité et que c’est déjà un fait unique au monde. Mais bien sur le citoyen est bien loin de pouvoir bénéficier de ces pratiques qui ne concernent qu’une partie du fonctionnement des institutions.

  • Le 9 mai 2010 à 21:10, par Pierre Verhas En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Je ne comprends pas cette phobie de l’anglais. A travers l’histoire, les langues ont évolué. Certaines se sont développées, d’autres ont décliné, pas mal ont disparu.

    L’Europe cultivée du Moyen-âge au XVIIIe siècle utilisait le latin. Il a disparu au profit des langues dites vulgaires. C’était normal, les peuples n’ayant pas la connaissance du latin, ne pouvaient s’exprimer.

    Avec l’émergence de l’Etat-nation, les langues se sont multipliées au point que l’Europe est devenue une tour de Babel. Et il faut ajouter à cela les langues régionales qui retrouvent leurs couleurs par le développement des entités régionales. Cette diversification peut être une bonne chose sur le plan culturel, mais elle rend impossible une décision politique cohérente. La Commission est confrontée à un casse-tête au niveau de l’interprétariat lors des (trop) nombreux sommets européens.

    Il y a une solution à cela. Elle est sacrilège, je n’en disconviens pas, mais c’est la seule possible. Transformer dans tous les Etats membres de l’Union les écoles primaires en écoles d’immersion obligatoires en Anglais. Obliger au bout de dix ans toutes les Universités d’Europe d’enseigner en Anglais, la langue du diplôme devant être l’anglais pour être reconnu. En une génération, le problème des langues sera derrière nous.

    Dotée d’une seule langue, l’Europe sera beaucoup plus forte et cohérente et de réels progrès seront possibles dans sa construction.

    Cela signifie-t-il que les autres langues doivent disparaître ? Certainement pas. Elles doivent être étudiées en seconde langue dès l’école primaire. Elles pourront s’épanouir grâce à la volonté de ceux qui pratiquent les langues nationales et régionales par la littérature, le théâtre, la chanson, etc.

    Donc en Europe une langue pour la décision politique, les relations diplomatiques, les affaires et la science et des langues nationales et régionales pour la diversité culturelle et la vie quotidienne.

    A ceux qui hurleraient contre cette proposition, je dis qu’il ne faut pas avoir peur. Par exemple, il n’y a pas d’exception culturelle qui est une sorte de protectionnisme culturel, il y a une culture française internationale basée en France mais qui vit en Belgique, en Suisse, en Afrique, au Canada, etc.

    Si l’Europe construit la cohabitation harmonieuse des peuples, pourquoi pas celle des cultures, tout en pratiquant une seule langue de communication qui ne peut qu’être l’anglais.

  • Le 10 mai 2010 à 12:36, par Humbert En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Naturellement ! En voici 2 :

    http://cisad.adc.education.fr/hcee/documents/rapport_Grin.pdf (tiens, le lien ne marche pus... il faut dire que ce rapport n’avait rien changé, comme d’habitude :-(

    Informations plus générales sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Rapport_Grin et bien sûr taper « rapport Grin » sur Google, de nombreuses réactions détaillées !

    Pour ne pas incriminer l’anglais mais pour que l’Europe des citoyens s’accomplisse, la meilleure des solutions : l’esperanto ! (ce n’est qu’un avis, mais je le partage, et nous sommes de plus en plus nombreux dans ce cas !-)

    Cordialement, saluton !

  • Le 11 mai 2010 à 08:54, par Laurent Nicolas En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Si je suis soulagé de constater que l’on peut se rassurer par l’histoire, comme vous nous le faites remarquer, je ne partager pas votre point de vue lorsque vous dites qu’avec une seule langue l’Europe serait plus efficace. L’Europe que je veux, ce n’est pas l’uniformisation, c’est l’intégration par la reconnaissance mutuelle de nos différences.

  • Le 11 mai 2010 à 10:45, par Humbert En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Et aux petits Britanniques, on leur apprend le mandarin, l’hindi, l’espagnol ou l’arabe pour qu’ils puissent à nouveau être plus compétitifs que nous, c’est ça ? Votre proposition est aussi sacrilège que de se déclarer opposé à la faim dans le monde...

    Quand vous réaliserez que la généralisation de l’anglais, son imposition même, peut braquer les plus europhiles d’entre nous car tellement contradictoire au principe de multilinguisme et d’égalité des langues inscrit dans les traités, vous rapprocherez du ressenti de la majorité ! D’après le rapport Grin, ce sont 15 milliards d’euros que la GB économise du fait de l’hégémonie de sa langue.

    Le latin langue déjà morte pour le peuple, appartenait à toutes les élites, religieuses ou laïques, et rassemblait l’Europe qui se confondait avec la chrétienté romaine. L’espéranto, de par sa construction et sa facilité, se propose d’appartenir à tous (6 mois pour une maîtrise équivalente à 6 ans d’anglais) et au contraire pousse ceux qui l’apprennent à apprendre d’autres langues et pour des motifs autrement lus glorieux que « c’est bon pour ta carrière » ou « c’est le marché du futur ! ».

    Les empires grandissent et meurent, c’est vrai. Je ne comprends cependant toujours pas l’acharnement de certains à vouloir prolonger l’existence de l’empire américain en imposant, outre l’élargissement et la prorogation injustifiée de l’OTAN, sa langue (celle du Royaume-Uni, dont le comportement permanent est une insulte pour les fédéralistes !) et donc sa culture, car votre raisonnement nie le lien entre la culture et la langue qui l’exprime.

    Votre allégeance au TINA (« There is no alternative ») vous perdra car c’était celui des partisans du français comme langue diplomatique -on voit le résultat-, il est typique des gens qui se contentent de suivre le courant au lieu de résister d’être créatifs.

    Bravo encore au Taurillon d’être à l’avant-garde d’ouvrir ce débat qui n’existe pas au niveau national et européen par paresse des élites - par intéressement aussi, car elles, au moins, maîtrisent la langue de nos maîtres outre-Atlantique...

  • Le 11 mai 2010 à 13:54, par Laurent Nicolas En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Merci pour vos encouragements, mais c’est aussi FEDECHOSES qu’il faut remercier, car l’article est leur initiatives. Le Taurillon est plurilingue, mais n’est pas espérantiste. Pourtant, c’est vrai que ce débat est fondamental et reflète l’état de la construction européenne !

  • Le 26 mai 2010 à 16:15, par Pierre Verhas En réponse à : L’Union européenne et le multilinguisme

    Je n’ai pas l’habitude d’être suiviste et je ne suis pas adepte du « TINA ». Par contre, je suis réaliste.

    Il n’est pas question d’éradiquer le pluralisme linguistique, mais il faut une langue commune. Et la seule langue commune possible, c’est l’anglais car l’idiôme de Shakespeare est utilisé dans tout ce qui compte dans le monde : l’économie, la finance, la diplomatie, la science, etc.

    Le simple fait de proposer de remplacer les écoles primaires par des classes d’immersion en anglais et de donner le cursus universitaire en anglais est sacrilège, pour vous.

    Il n’y a pas de sacrilège, il y a des faits et cela, vous l’oubliez.

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