L’Union européenne doit s’engager pour plusieurs années au Pakistan

, par Sajjad Haider Karim, traduit par Jonathan Boureau

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L'Union européenne doit s'engager pour plusieurs années au Pakistan

Les inondations dévastatrices qui ont causé d’indicibles souffrances au Pakistan auront des retombées catastrophiques pour la croissance du pays comme pour sa sécurité.

Ce contexte force au réalisme, nous amenant à réfléchir sur les solutions à proposer au peuple pakistanais. Une guerre est aussi en cours. Le terrorisme frappe dans la rue, les écoles, les hôpitaux et jusqu’au sein des bâtiments des services de sécurité. La pauvreté est un fléau croissant, le taux de corruption est élevé, les prix augmentent, les coupures d’électricité et le manque en eau potable rendent chaque jour la vie de plus en plus insupportable. Les inondations et leurs conséquences sont venues s’ajouter à une situation déjà bien compliquée.

De plus, quand les Pakistanais perdaient leurs maisons, leurs terres et leurs outils de travail, leur Président était en séjour en Europe et profitait alors de tout le confort que le continent peut offrir. Aux yeux du monde, le Président Zardari était occupé à des futilités quand il aurait fallu agir. Son comportement a incontestablement diminué la volonté d’intervention de la communauté internationale.

Parallèlement cependant, dans ces moments difficiles, l’Union européenne et ses gouvernements ont démontré leur soutien aux Pakistanais. La réaction de l’UE est louable, tout comme celle des États membres qui ont agit sur la base d’accords bilatéraux. Le Royaume-Uni, notamment, a fait tout ce qu’il pouvait.

Suite aux inondations, plus de 4 millions de personnes se trouvent sans logement et 8 millions ont un besoin urgent d’aide humanitaire. Les retombées d’une telle catastrophe naturelle se font toujours sentir aujourd’hui et se feront encore sentir longtemps.

L’Union européenne doit maintenant adopter des mesures de soutien sur le long terme pour faire face au désastre ainsi qu’aider au développement d’un programme de construction d’infrastructures dans le but d’atténuer les effets des prochaines inondations, et de permettre une meilleure préparation aux catastrophes naturelles. Une attention particulière doit être apportée à l’agriculture et aux denrées alimentaires qui vont venir à manquer.

Au niveau mondial, le prix de ces denrées ne cesse d’augmenter depuis 20 ans, mais au Pakistan ces hausses seront encore plus importantes.

Les conséquences des inondations doivent être immédiatement atténuées. La communauté internationale doit s’impliquer dans la reconstruction du pays pour que les Pakistanais ne choisissent pas une autre voie qui déboucherait sur l’instabilité de la fédération pakistanaise ; une fédération déjà fragilisée par des attaques constantes.

Lors des différentes réunions qui se sont tenues en urgence au sein du Parlement européen, les eurodéputés se sont prononcés pour une approche globale qui inclurait l’allégement de la dette et un accès au marché de l’UE.

Le sommet UE-Pakistan qui s’est tenu au mois de juin 2010 n’a pas permis d’envisager les relations économiques comme un tremplin pour de meilleures coopérations politiques et un outil permettant une meilleure sécurité pour les deux parties. Aujourd’hui, l’échec n’est plus une option.

Les inondations ont causé des dégâts important aux régions agricoles. La destruction des cultures, vivrières ou non, comme le coton, va endommager les exportations et l’emploi pakistanais.

Des mesures de développement qui poursuivraient des objectifs de santé, d’éducation, de pouvoir et d’amélioration des infrastructures dans le pays constitueraient un engagement sérieux pour permettre au Pakistan de se remettre des dévastations causées par les inondations. Un accès au marché – soutenu par le Parlement européen – devrait aussi être compris dans notre réponse.

Le Pakistan est toujours en état d’urgence et nous devons commencer à planifier nos propositions pour le long terme. Face à des inondations d’une importance sans précédent, la réponse internationale doit être sans précédent.

L’Union européenne doit formuler une réponse compréhensive car plusieurs années de soutien sont maintenant nécessaires. C’est bien d’un « plan Marshall » dont le Pakistan a aujourd’hui besoin, contrôlé et transparent.

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