L’Europe à la croisée des chemins

Après le non irlandais, comment poursuivre le rêve européen en respectant les vœux des citoyens ?

, par Karim-Pierre Maalej

L'Europe à la croisée des chemins

Les citoyens veulent l’Europe, mais se heurtent à un mur : ni ceux qui veulent aller vers une Europe politique, ni ceux qui préfèrent en rester à l’Europe économique ne retrouvent leur compte dans les marchandages diplomatiques. Alors, quelles pistes pour l’avenir ? Qu’en est-il de l’idée d’avancer à différentes vitesses ?

On le craignait, on en a désormais la preuve : l’Europe à 27 est arrivée à ses limites. Nice en 2001, à quinze États, avait déjà été extrêmement laborieux, mais depuis l’élargissement toutes les tentatives de la réformer ont échoué : en 2005 à vingt-cinq, en 2008 à vingt-sept, à chaque fois il se trouve au moins un pays pour bloquer le processus (paradoxalement, il s’agit de « vieux » membres, mais la Pologne ou la République tchèque ne sont pas en reste). Une troisième tentative (à trente ?) échouerait inévitablement de la même façon, en raison de la règle inique de l’unanimité.

Pourtant, les peuples de l’Europe restent immensément europhiles. Enquête après enquête, la proportion des citoyens qui demandent un président ou un gouvernement élu par les citoyens, une véritable diplomatie européenne, une politique sociale et fiscale, devient de plus en plus importante. Ceux qui voyagent (et ils sont nombreux parmi les jeunes) ne se voient plus vivre sans l’euro et Schengen. S’ils se défient de l’Union, c’est précisément parce qu’elle s’écarte du rêve fédéral et non parce qu’elle s’en rapproche, n’en déplaise à M. Le Pen ou à Mme Buffet.

À cette constatation, il paraît dès lors évident que la pire des choses serait d’en rester au traité de Nice avec les recettes classiques d’une Commission qui se mêle de tout alors qu’elle n’est élue par rien. Cet immobilisme n’aurait pas d’autre effet que de décourager les citoyens et de les jeter dans les bras des nationalistes de tout poil qui, on l’a bien vu en 2005 et en 2008, comptent bien récupérer le gros gâteau du Non à coup de petites phrases. Pourtant, nous savons tous que la chimère de réécrire un projet nouveau, simple, lisible et ambitieux n’a aucune chance de passer auprès des Vingt-sept. Le TCE était réellement le meilleur compromis que les États étaient prêts à concéder, et c’est bien pour cela que le Traité de Lisbonne n’en est qu’un avatar édulcoré. Il semble bien qu’on soit arrivé dans une impasse. Dès lors, que faire ?

Au-delà de Lisbonne, continuons à avancer

Tout d’abord, il faut respecter la démocratie : avant de tirer les conclusions officielles, chaque État doit avoir pu se prononcer ; il n’est pas question de recommencer la mascarade de 2005 où tout s’arrête au moindre couac. Nous devons pouvoir avoir à la fin de l’année une vue exhaustive des volontés des différents États de l’Union. Bien entendu, le même principe démocratique exigera de ne pas faire revoter les Irlandais ; ils se sont exprimés clairement, avec un taux de participation honnête, leur décision mérite le même respect que les choix des autres États, n’en déplaise à M. Sarkozy. Quant aux dérogations sur ceci ou cela, on en a assez soupé, l’Europe devient invivable avec toutes ces exceptions qui finissent par devenir la règle. En vertu de la règle de l’unanimité le Traité de Lisbonne n’entrera donc pas en vigueur.

Mais parce que l’immense majorité aura accepté le Traité, certaines réformes envisagées (et par ailleurs largement acceptées par l’opinion, y compris par les citoyens qui ont voté ou voudraient voter non) pourront être mises en œuvre, comme le soulignait le regretté député européen Bronislaw Geremek dans l’un des ses derniers articles engagés : des mesures telles que l’initiative législative populaire ou l’amélioration des rapports avec les Parlements nationaux peuvent être décidés par un engagement correspondant de la part du Parlement européen ; d’autres comme la présidence du Conseil européen ou l’extension des droits du Parlement peuvent être actés par une simple décision du Conseil. De la même façon, les traités actuels suffisent pour adopter une série de mesures concrètes pour améliorer la vie des citoyens : livret de famille européen, massification d’Erasmus, etc.

Et avec les européenne de 2009, les partis politiques peuvent enfin donner un enjeu aux élections : si chaque parti européen désigne son candidat à la présidence de la Commission avant l’élection, en faisant campagne autour de lui comme leur leader incontesté, alors les Chefs d’État n’auront politiquement pas d’autre choix que d’accepter le résultat des urnes et les citoyens auront alors enfin élu leur président (pensez à signer la pétition si vous ne l’avez pas encore fait).

Bref : utilisons jusqu’au bout la logique des traités existants et voyons où ça bloque. Parce que ça bloquera, c’est évident. Avec les traités actuels, l’unanimité est la règle et il suffit du refus d’un seul pour bloquer les 26 autres.

Prendre acte du fait que nous ne voulons pas tous la même Europe

Il sera alors peut-être temps de se poser la question qu’on refuse de se poser depuis vingt ans : pourquoi ceux qui sont contents de l’Europe actuelle, principalement économique, n’auraient-ils pas le droit d’y rester, et pourquoi ceux qui veulent aller plus loin, vers une Europe sociale et politique, n’auraient pas le droit d’avancer comme ils le souhaitent ?

Mais attention, car il y a deux manières fondamentalement opposées d’envisager cette solution. La mauvaise manière, c’est l’approche exclusive : on demanderait aux Irlandais, aux Tchèques ou à tous ceux qui ne seraient pas d’accord avec les autres de quitter l’Union. C’est une solution qu’on entend de plus en plus souvent, mais c’est une solution qui va à l’encontre de tout ce pour quoi on a fait l’Europe.

Le projet de Schuman et Monnet a été conçu pour rassembler, et non pour exclure. Nous n’avons pas détruit le mur de Berlin pour diviser à nouveau le continent. Et, pour ceux qui y songeraient, la négociation d’un partenariat privilégié avec les exclus ne changerait rien à l’affaire car si les exclus conservent les acquis, la dynamique reste celle d’une exclusion, et sera perçue comme telle. Or la politique, l’Histoire sont toujours faites de dynamiques.

Heureusement il y a une autre approche, qui permet de parvenir au même résultat sur une dynamique constructive. Cela change tout, car au lieu d’exclure de la maison commune on construit simplement un étage. Ce n’est pas nouveau, on a déjà fait ça auparavant. Mais oui, souvenez-vous : l’euro. Le Royaume-Uni (entre autres...) ne voulait pas en entendre parler. Eh bien, qu’a-t-on fait ? On n’a pas renoncé au projet, on ne les a pas mis dehors, on a simplement fait l’euro sans eux. Et tout le monde est content. On commence justement à réentendre parler de ces coopérations renforcées ces jours-ci, avec par exemple une initiative récente en matière de droit du divorce.

N’en restons pas là, et appliquons la même logique aux institutions : au lieu de réformer sans fin l’Union européenne, créons une nouvelle forme d’intégration. Une organisation liée à l’Union (souvenez-vous, nous voulons rassembler, pas diviser), ouverte, mais qui pourrait avancer sans attendre les autres.

Pour cette nouvelle organisation, on donnerait dès le départ les règles du jeu. Pas d’unanimité, mais une double majorité États-citoyens. Pas de dérogations, mais une construction d’ensemble fondée sur les règles démocratiques classiques, avec décisions par une majorité simple dans un référendum pan-européen, ou par un Congrès constitué du Parlement (pour les citoyens) et du Conseil (pour les États). Pas de technocrates désignés dans les coulisses des diplomaties, mais une Commission libérée des égos nationaux et responsable devant le Parlement.

Alors, l’Europe retrouvera son chemin, celui qu’elle n’aurait jamais dû quitter : rapprocher les peuples.

Illustration :
 photographie réalisée par Karim-Pierre Maalej sur flickr.
 photographie de Bronislaw Geremek par Andrzej Barabasz sur Wikimedia Commons.

Vos commentaires
  • Le 1er août 2008 à 14:28, par Ronan En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Un souci dans tout ça : s’il n’y a effectivement pas d’Etats pour vouloir d’une rénégociation à 27, pas d’Etats non plus pour vouloir d’une négociation à 30 et pas d’Etats du tout pour accepter le principe d’une Constituante... il n’y a en a néanmoins pas davantage pour accepter les deux principales propositions de cet article (i. e : mise en place de "réformes sans traité" et mise en place d’un "noyau dur"). Et pas davantage de "coopérations renforcées" sur les sujets qui nous intéressent (sinon, où sont les volontaires ?!).

    Bon alors, quitte à faire sans (voire contre) les Etats (puisque c’est comme ça que ça risque de se terminer...), autant se montrer ambitieux...

    Scénario le plus crédible : contrairement à ce que dit cet article les Irlandais seront bien entendu contraints à révoter sur « Lisbonne » (et "correctement" - cette fois ci - s’il vous plaît...) : ça se fera après moultes cadeaux financiers "par en dessous" (et autres "protocoles additionnels" rédigés expressément pour éclaircir un débat jusque là rendu confus par la seule et unique volonté des Etats...).

    Ainsi, on finira bien par leur arracher un « OUI » du bout des lèvres, et « Lisbonne » sera donc ratifié. Au yeux de nos contemporains, l’Europe en sortira plus abimée que guérie. Mon dieu que c’est triste...

    Moralité : y’a vraiment intérêt que l’adoption que ce maudit traité de Lisbonne représente vraiment une plus-value conséquente pour la gouvernance de l’Union parce qu’aller jusqu’à suicider l’idée européenne dans l’opinion pour obtenir l’application d’un Traité présumé médiocre, avouez que ce serait tout de même bien triste...

  • Le 1er août 2008 à 15:47, par arturh En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Non, et inutile d’argumenter. Les irlandais ne revoteront jamais, le Traité de Lisbonne ne pourra jamais entrer en application. C’est aussi simple que ça. Et comme la nature politique a horreur du vide, il va falloir trouver autre chose.

    Ceux qui se bercent d’illusion comme si on était encore au 20ème siècle se trompent carrément de millénaire....

  • Le 1er août 2008 à 21:20, par Valéry En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Sauf que ce n’est pas vous qui décidez mais le gouvernement irlandais. C’est aussi simple que ça. Vos affirmations à l’emporte pièce ne deviendront pas plus convaincantes parce que vous les répétez sans cesse. bien sur le gouvernement irlandais peut en théorie décider de traiter par le mépris les votes des élus de 26 autres peuples européens mais dans ce cas il devra nécessairement en subir les conséquences politiques et diplomatiques.

  • Le 2 août 2008 à 10:20, par arturh En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Ce n’est pas moi qui décide, ce n’est pas le gouvernement irlandais qui décide, ce ont les citoyens européens d’Irlande.

    Vos menaces contre le vote des citoyens européens, c’est du passé. Vous savez très bien qu’en matière d’institutions européennes, le vote des élus, qui ont été en réalité élus sur des enjeux strictement nationaux, ne reflète plus la voix des citoyens de l’UE quant aux enjeux propres à l’UE.

    En vous faisant le défenseur acharné de cette rupture, pudiquement appelé « déficit démocratique » et que je n’hésite pas à appeler, triste héritage de notre Histoire récente : haine de la Démocratie, vous vous faites le pire ennemi du futur de l’UE.

    Mais votre politique de menace est une bonne mesure du désarroi des partisans de la méthode inter-gouvernementale qui n’ont désormais plus d’autre ligne politique que de tenter de faire obstacle par tous les moyens aux aspirations à la Démocratie en UE.

    Cette politique de menace ne trompe plus personne parce que la démogogie qui l’accompagne, « ce n’est pas quelques irlandais qui peuvent bloquer 26 peuples », la majorité des citoyens européens n’en sont pas dupes, notamment en France et en Hollande.

    Lisons donc votre déclaration pour ce qu’il faut y lire entre les lignes : la politique de la trouille, notamment l’immense peur que les institutions politiques de l’Union Européenne ne puissent pas être étroitement verrouillées par l’appareil bureaucratique, désormais totalement dénué de légitimité démocratique, avant les élections législatives de juin 2009.

    Heureusement, les voix se font de plus en plus nombreuses pour dire que le futur des institutions politiques de l’UE doivent se jouer lors de ces élections, lorsque tous les citoyens européens seront appelés à voter. Et nous ne sommes qu’en août 2008 ! Comme l’échec des deux prochaines réunions du Conseil, devenu le symbole de l’illégitimité des dirigeants européens, est programmée, on peut facilement imaginer ce qui va se passer quand la campagne électorale sera lancée début 2009 !

    Et vous n’y pourrez rien, car votre logique politique conduirait naturellement à interdire ces élections législatives tant que le Traité de Lisbonne n’a pas été ratifié ! Trop gros, ça ne passerait pas.

    Cette configuration politique, cette succession implacable d’échéances politiques conduisent à un tournant dans l’Histoire de l’Europe et à votre défaite dont je me réjouis d’avance.

    Quelqu’un a écrit sur ce blog à propos du Traité de Lisbonne : « Pour que ce soit le dernier Traité ».

    C’est arrivé plus tôt que prévu, même par moi. Le Traité de Lisbonne, c’est de l’Histoire ancienne, c’est un reste du 20ème siècle. Le dernier vrai Traité en Europe, c’était le Traité de Maastricht.

    Place au troisième millénaire en Europe. Il n’y aura plus de Traité en UE parce qu’il ne peut pas y avoir de Traité entre des citoyens d’une même entité politique. Pour la même raison qu’il ne peut pas y avoir de Traité entre des citoyens français, il ne peut pas y avoir de Traité entre des citoyens européens. Je le savais dès le mise en route du TCE, d’ici quelque mois, la majorité des citoyens européens l’exprimeront.

  • Le 2 août 2008 à 11:24, par Ronan En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    dans ce cas il devra nécessairement en subir les conséquences politiques et diplomatiques.

    Si jamais on veut vraiment que les Irlandais reviennent un jour sur leur position de juin dernier, se serait peut-être bien de ne pas leur laisser croire - par ce genre de phrase - qu’on cherche à les écraser. Une Europe qui se construirait dans le chantage, sous les menaces et sous la pression, de toute façon elle ne durerait pas bien longtemps.

    En tout cas, c’est avec des propos comme ceux-là qu’on hérisse tout le monde, qu’on flingue l’idée européenne et qu’on pousse d’honnêtes démocrates dans le camp noniste. Du tact, s’il vous plaît, donc...

  • Le 3 août 2008 à 06:16, par Valéry En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Il ne s’agit pas d’écraser ou de menacer qui que ce soit qui que ce soit mais d’un simple constat : se permettre de bloquer l’immense majorité qui souhaite voir ce texte entrer en vigueur serait un comportement parfaitement inapproprié. Or dit le proverbe chinois, on ne récolte pas du miel en renversant la ruche. Si pour une raison technique, le besoin d’une ratification unanime, le diktat de la minorité devait s’imposer, il ne faut pas s’attendre à ce que l’on soit ensuite bien disposé dans des arbitrages futurs.

    En l’espèce tout ce qui est proposé est de permettre aux Irlandais de tirer le bénéfice de leur vote c’est à dire de bénéficier de garanties complémentaires. Libre à eux d’accepter la nouvelle formule qui leur sera soumise ou non. S’ils la rejettent — ils l’avaient acceptés à propos de Nice — alors en effet il faudra que l’Union vive pour longtemps avec le traité de Nice et renonce aux avancées démocratiques du traité de Lisbonne. Es-ce que ce que tu souhaites ? En revanche je ne vois pas de quel droit on refuserait une telle consultation aux Irlandais et aux 26 peuples dont les représentants ont ratifiés le traité.

  • Le 3 août 2008 à 10:15, par arturh En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Oui mais voilà, ce n’est pas l’immense majorité qui souhaite voir ce type d’institutions politiques complètement illisible, le Traité de Lisbonne, entrer en application en UE. Tout le monde le sait. Vous le savez, les Hollandais, les Français le savent. Et personnellement, comme une majorité d’européns, je sais que la majorité des citoyens européens sont opposés à ce texte.

    En prétendant parler au nom d’une immense majorité, par ce déni, vous vous contentez juste de nous donner ce qu’est la réalité de la méthode inter-gouvernementale en UE, et oui, le mot vous est vu naturellement, c’est un dictat. Il est donc naturel que vous n’ayez d’autre vocabulaire que celui de la menace pour les citoyens irlandais.

  • Le 3 août 2008 à 12:04, par Valéry En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Oui mais voilà, ce n’est pas l’immense majorité qui souhaite voir ce type d’institutions politiques

    26 contre 1 c’est une majorité. Point.

    Et personnellement, comme une majorité d’européns, je sais que la majorité des citoyens européens sont opposés à ce texte.

    Il se trouve qu’ils élisent des députés issus de partis partisans de la construction européenne. Or au jour d’aujourd’hui celle-ci ne peut malheureusement se faire que par le biais de ce traité. Rejeter ce dernier est faire le jeu des nationalistes.

  • Le 3 août 2008 à 17:42, par YVAN BACHAUD En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Bonjour,

    L’auteur de l’article écrit :

    "Pourtant, nous savons tous que la chimère de réécrire un projet nouveau, simple, lisible et ambitieux n’a aucune chance de passer auprès des Vingt-sept. Le TCE était réellement le meilleur compromis que les États étaient prêts à concéder, :

    Je ne fais pas partie de « tous » et je suis loin d’être tout seul . Je crois au contraire qu’il est très simple de proposer une « nouvelle » Constitution européenne d’une douzaines de page prenant comme base exclusivement la partie I du TCE de 2005 connu dans tous les pays et qui serait très largement approuvée par les PEUPLES des 27 pays.

    Nous allons en faire la démonstration pour le peuple français qui n’est pas bien différent des autres en matière de Constitution démocratique pour l’EUROPE. C’est à dire de règles du jeu institutionnelles pas d’économie..

    Nous espérons en tous cas en apporter la preuve dans quelques mois en présentant un texte avec des options dont nous soumettrons les 10 points forts aux listes en présence Et que nous soumettrons à un « bureau de vote de référence »= ayant voté SARKOZY à 53,06% à 0,5% près et nous verrons le nombre de signatures obtenues sur ce millier d’inscrits « représentatifs ».

    °°°°°°°°°°°°°°°°

    La règle actuelle de l’unanimité qui rend caduc le traité de Lisbonne doit être appliquée comme la LOI des parties dans des pays de Droit. Pour moi ce Nouveau NON est un grand bien pour l’Europe car il faudra bien un moment donner la parole aux CITOYENS EUROPÉENS. Je doute que les peuples maintiennent la règle de l’unanimité mais développerons le principe de subsidiarité .Nous verrons les propositions du peuple français dans quelques mois. Nous vous invitons sur ce lien http://etienne.chouard.free.fr/wikicons … 9vis%C3%A9 que nous allons mettre à jour..

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°° L’auteur écrit :

    Tout d’abord, il faut respecter la démocratie : avant de tirer les conclusions officielles, chaque État doit avoir pu se prononcer ; il n’est pas question de recommencer la mascarade de 2005 où tout s’arrête au moindre couac. Nous devons pouvoir avoir à la fin de l’année une vue exhaustive des volontés des différents États de l’Union.(...) En vertu de la règle de l’unanimité le Traité de Lisbonne n’entrera donc pas en vigueur. °°°°°°°°°°°°°°°°°

    L’auteur parle de respecter la démocratie mais où est la démocratie= POUVOIR AU PEUPLE quand un seul peuple aura été consulté sur 27 ? Je suis d’accord LISBONNE est mort. Alors inutile de faire voter un traité mort c’est ridicule.

    Il faut repartir du bon pied avec une Constitution européennedémocratique ayant un de ses premiers articles prévoyant en substance :

    " La souveraineté européenne appartient aux citoyens. Ils l’exercent par la voix de leurs représentants élus selon un mode de scrutin unique ,au suffrage universel direct et préférentiel, et par la voie du référendum d’initiative citoyenne , en toutes matières de la compétence de l’Union."

    Il sera alors facile de faire adopter par le Parlement européen " une série de mesures concrètes pour améliorer la vie des citoyens. Il y aura une majorité au PE pour voter des mesures économiques et sociales SOUS le contrôle des citoyens qui veilleront que les Loi sont bien l’expression de la volonté générale et non la volonté de lobbies.. :-(

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° L’auteur écrit.

    "Et avec les européenne de 2009, les partis politiques peuvent enfin donner un enjeu aux élections : si chaque parti européen désigne son candidat à la présidence de la Commission avant l’élection, en faisant campagne autour de lui comme leur leader incontesté, alors les Chefs d’État n’auront politiquement pas d’autre choix que d’accepter le résultat des urnes et les citoyens auront alors enfin élu leur président (pensez à signer la pétition si vous ne l’avez pas encore fait).

    Cette proposition me semble surréaliste..

    On veut « personnaliser » le Pouvoir..dans cette commission ! quel est l’intérêt.? . Le président de la Commission n’a pas que je sache de grands pouvoirs particuliers au sein de la Commission. Qui elle même n’a qu’un pouvoir de PROPOSITION et non de décision. De plus elle peut être mise a la porte par le Parlement européen. Je ne vois pas le choix du président de la Commission comme un élément décisif pour choisir une liste. Comme les députés européens je ne peux pas les choisir ne disposant pas du vote préférentiel pour modifier l’ordre sur la liste. et comme je ne peux pas les contrôler une fois élus ne disposant pas du RIC, je ne participerai pas a cette mascarade et j’espère qu’en 2009 les français qui avaient ét plus de 60% à s’abstenir seront nettement plus nombreux.

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°° L’auteur écrit :

    Prendre acte du fait que nous ne voulons pas tous la même Europe

    Certes mais l’Europe se fait sans les citoyens pour ne pas dire CONTRE eux..

    Nous verrons que les citoyens européens sont d’accord sur des règles démocratiques de base qui permettrons d’avancer par des coopérations renforcées qui seront vite attractives pour tous.

    A + Yvan Bachaud www.ric-france.fr

  • Le 4 août 2008 à 01:36, par KPM En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Vous confondez tout. La démocratie n’a rien à voir avec le référendum. La démocratie, c’est d’abord et avant tout la libre confrontation des idées et le respect des minorités. Le référendum, s’il n’est pas strictement encadré, conduit plutôt à une opposition stérile et au déchaînement des égoïsmes puisqu’on ne demande jamais à ceux qui votent non de proposer autre chose à la place (c’est bien pratique pour les Le Pen et Besancenot). On l’a vu en France, aux Pays-Bas et en Irlande. Trois ans après 2005, on attend toujours les lendemains qui chantent que nous promettaient avec lyrisme les communistes ou souverainistes. Moi ce que je vois c’est qu’ils ont laissé les autres se démerder, en continuant à critiquer ceux qui essaient de chercher une solution - c’est tellement facile.

    Un référendum véritablement démocratique serait une consultation où on oblige les opposants à formuler une contre-proposition au lieu de simplement rejeter la proposition, et ce genre de votation est loin d’être monnaie courante. D’ailleurs, si la plupart des grandes démocraties ont interdit le référendum, ce n’est probablement pas un hasard. Mais en France bien sûr on a encore gardé les vielles habitudes napoléoniennes....

    Ceci dit, si vous pensez être en mesure de faire accepter à tous les chefs d’États un référendum pan-européen sur votre projet, je vous en prie, faites. Bien entendu, à moins de faire la révolution dans tous ces pays en même temps, vous êtes conscient que ce sont encore les Londres, Nicosie et autres Budapest qui ont le pouvoir de dire oui ou non à tout...

  • Le 4 août 2008 à 07:56, par arturh En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    On voit le mieux la défaite de la méthode inter-gouvernementale à ce qu’elle emploie le vocabulaire de la Démocratie pour forcer le diktat. Personnellement, je considère que c’est une bataille perdue d’avance, car vous oubliez qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus dans les années d’avant guerre où des gouvernements de rencontre pouvaient faire croire qu’une majorité de 26 contre 1, ça existe. Ne reste donc plus, dans votre discours, que le diktat (,point.), transparent, tant nous connaissons désormais ce que signifie un vote avec 96,15% des voix. Et votre utilisation du langage de la Démocratie (« l’immense majorité », dans votre précédente réaction) ne masque en rien le mépris pour l’expression directe de la voix des citoyens européens, qu’ils soient irlandais, français, hollandais ou autres.

    Il se trouve qu’ils élisent des députés issus de partis partisans de la construction européenne.

    La méthode intergouvernementale repose donc désormais sur ce subterfuge politique, qui a déjà failli exploser le Parti Socialiste, l’idée que les députés que nous élisons sur des enjeux strictement nationaux, « représentent » la volonté des citoyens quant aux enjeux poilitiques au niveau européen. Je l’ai déjà dit ailleurs : avec ces procédés typiques de régimes autoritaires, vous nous renvoyez aux heures les plus somnbres d’avant-guerre et d’avant la chûte du Mur de Berlin pour l’Europe de l’Est. L’arrogance du discours, autoritaire et intolérant, caricature du discours nationaliste, fait de vous un danger pour le futur de l’Union Européenne.

    On verra le futur de ce discours prochainement quand se posera la question de savoir s’il va vouloir tenter d’interdire que la question des institutions politiques de l’Union Européenne intervienne dans la campagne électorale qui va précéder l’élection de nos représentants au Parlement Européen en juin 2009, au cours de ce qui sera la plus grande élection à caractère démocratique jamais organisée dans l’Histoire.

  • Le 4 août 2008 à 11:26, par Fabien Cazenave En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    L’un des problèmes de l’avant-garde est ce que l’on met derrière : faut-il abandonner la solidarité européenne ? C’est l’une des angoisses de ceux à qui l’on présente cet option.

    Pour l’intergouvernementalisme, il est clair que ce n’est pas la solution. Et si des Chefs d’Etats le décident, ils devraient alors passer par une validation « européenne » et non des référendums nationaux qui durent sur plus de 1 an.

  • Le 5 août 2008 à 09:22, par arturh En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Toutes les stratégies d’avant-garde sont condamnées à l’échec parce qu’elle nous renvoient à l’Europe d’avant, l’Europe des nations, l’Europe d’avant le Traité de Maastricht, d’avant l’UE et surtout, d’avant les citoyens de l’UE. Cela ne veut pas dire que cette stratégie ait totalement disparu des esprits, évidemment. Mais elle n’est plus opérante, en particulier parce qu’elle est désormais politiquement très minoritaire.

  • Le 5 août 2008 à 16:07, par Ronan En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Ce que je souhaites ?!

    Que des hypothétiques avancées techniques (comme Lisbonne) ne se traduisent pas - en fait - par des reculs évidents de l’idée européenne dans l’opinion. Sinon, à ce petit jeu, Nice ou Lisbonne, finalement peu importe, vu que le résultat serait le même : à force d’adopter au forceps des traités dont - à l’évidence - l’opinion ne veut pas, c’est l’idée européenne (qu’on assassine) qui va ainsi finir par mourir guérie.

    La façon dont - en dépit du bon sens - nos chefs d’Etats et de gouvernements veulent aujourd’hui absolument nous faire sortir de « Nice » (un peu n’importe comment, d’ailleurs...) risque en fait de braquer contre l’Europe tout ce que l’Europe compte encore d’indécis plus ou moins favorables à l’idée européenne.

    A ce titre, je vous paries mon billet que - s’il se poursuit dans l’état d’esprit et dans les conditions actuelles - le processus de Lisbonne (sur lequel on pourra alors toujours pleurer...) ne sera rien d’autre pour les « Européens » qu’une douteuse « victoire à la Pyrrhus » n’ayant eut pour principal véritable effet politique que de renforcer... l’euroscepticisme (la campagne référendaire "baclée" de 1992 n’y aura pas moins contribué...).

    Bref, sortir de Nice : oui, mais pas n’importe comment. Et pas à n’importe quel prix.

    Pas - en tout cas - dans une espèce de "fuite en avant" éperdue, course de vitesse insensée où (quelques soient les douteuses qualités intrasèques du traité de Lisbonne) les eurosceptiques ont déjà pris beaucoup trop de longueurs d’avance dans l’opinion.

    Nos chefs d’Etats et de gouvernements sont grandement responsables de ce qui se passe aujourd’hui. Qu’ils se débroullent donc avec ce texte dont ils devraient - décidément - être les seuls à pouvoir raisonnablement réclamer quelque parenté que ce soit. Avec de tels « Amis », l’idée européenne n’a décidément pas besoins d’aversaires ni d’ennemis politiques pour se flinguer toute seule. Mais il ne tient décidément qu’à eux de redresser le tir. (Mais qu’on ne me demande pas de soutenir en quoi que ce soit le travail de ces sagouins...).

    A moins qu’on veuille absolument établir un nouveau record d’abstention aux prochaines élections européennes. A moins qu’on veuille absolument que le prochain parlement européen soit majoritairement composé d’eurodéputés eurosceptiques...

  • Le 6 août 2008 à 11:21, par arturh En réponse à : L’Europe à la croisée des chemins

    Pourquoi cet accès de pessimisme, alors que la participation au référendum irlandais a surpris tout le monde ?

    Par exemple, en France, un test. Les Verts vont se réunir en août à Toulouse pour préparer les européennes. Les premiers thèmes mis en avant sont évidemment environnementaux.

    Mais très vite arrive la question des institutions politiques. Je fais le pari que le thème des institutions politiques de l’UE va rapidement prendre le dessus, tant il commande tout le reste.

    http://jde.lesverts.fr/

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