Europe, énergie et économie sociale

Enjeux actuels et perspectives

, par Maud Candela

Europe, énergie et économie sociale

Le changement climatique est une perspective transversale qui s’insère progressivement au cœur des préoccupations mondiales. Elle se place peu à peu dans la plupart des débats sur le développement, l’énergie, l’eau ou encore les transports, comme le démontrait encore ce mercredi 15 octobre le sommet européen qui se penchait sur l’élaboration d’un agenda énergétique et climatique.

Ces derniers mois, le terme de « crise » a envahi nos médias : crise financière d’abord mais aussi crise alimentaire, crise pétrolière, crise climatique, ou encore crise énergétique. Des crises aiguës, puisque nous serions arrivés au pic de production de pétrole, au pic de l’offre de céréales, au bout des capacités de nos glaciers à supporter le changement climatique, et celles de nos populations à supporter les caprices des marchés financiers internationaux.

Dans ce contexte, l’énergie constitue un enjeu important de changements climatiques et d’accès aux ressources. Ces deux éléments plaident en faveur d’un changement dans notre approche : la diversification des sources d’énergie et la réduction de la consommation sont les deux leviers qu’il est possible d’actionner pour réduire l’impact négatif sur l’environnement.

Le secteur de l’économie sociale : un pionnier en matière énergétique ?

Au-delà des actions menées par les institutions nationales et internationales, un certain nombre d’initiatives privées voient peu à peu le jour en matière d’énergies renouvelables et d’économies d’énergie. Parmi ces initiatives, on relève celles des acteurs de l’économie sociale, qui s’engagent volontiers sur ces terrains en raison de leur sensibilité aux enjeux du développement durable.

En outre, ils voient dans le développement de projets en lien avec le secteur de l’énergie une opportunité de mettre en œuvre des initiatives intégrées et innovantes. Au-delà du cadre énergétique, l’économie sociale se caractérise, en effet, par une approche différenciée : sa démarche associe au projet économique des enjeux sociaux, dans la mesure où elle place l’humain au centre de ses préoccupations. A partir de là, l’intégration d’une dimension environnementale, qui constitue le troisième pilier du développement durable en plus de l’approche économique et sociale, constitue une étape supplémentaire logique, pour une approche véritablement globale, qu’un certain nombre d’acteurs ont déjà franchie.

Cette approche est particulièrement adaptée à la question énergétique, dans la mesure où cette dernière a des implications dans ces trois domaines. Il s’agit, dans la plupart des cas, de développer des initiatives nouvelles assurant un accès de tous aux ressources à des prix abordables, offrant aux collectivités de nouvelles potentialités en matière d’emploi et de développement et promouvant des sources d’énergie renouvelables non polluantes. L’objectif primordial est de préserver l’environnement et de limiter les effets de l’activité humaine sur la planète, sans compromettre son développement. De plus, les actions des acteurs de l’économie sociale sont souvent dirigées vers des populations qui n’ont pas les moyens d’ajouter à leurs difficultés quotidiennes une préoccupation comme la lutte contre le changement climatique. Les acteurs de l’économie sociale, par leurs actions spécifiques auprès de ces populations, peuvent donc, de manière concrète, développer leur prise de conscience quant aux enjeux du changement climatique et de l’énergie, en faisant le lien entre la dimension mondiale de la question et ses implications locales et directes pour les citoyens.

Une opportunité de développement

Pour la Solidarité.be

Un certain nombre d’initiatives émanant d’acteurs de l’économie sociale dans le secteur de l’énergie existent déjà dans les domaines de la production, du logement, de l’éco-construction, des produits et services financiers, des initiatives citoyennes ou encore de la mobilité. Des banques peuvent par exemple choisir de financer des entreprises dont les projets génèrent une valeur ajoutée environnementale. Certaines sociétés coopératives se sont spécialisées dans la fourniture d’énergies vertes. Ces différents exemples pourraient être des sources d’inspiration pour d’autres acteurs qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure énergétique avec une approche durable et solidaire.

L’économie sociale doit prendre l’enjeu énergétique à bras-le-corps et se positionner vis-à-vis de cette question, dont les implications sont multiples, en développant davantage d’initiatives. Cela représente à la fois une opportunité de développement dans un secteur en pleine croissance et une possibilité de promouvoir des valeurs sociales en même temps qu’économiques et environnementales.

Le Taurillon remercie le think tank Pour la Solidarité de nous avoir autorisé de reproduire ce texte.

Pour la Solidarité, plus qu’un Think Tank européen classique, offre une large gamme de services liés au secteur de la solidarité. Il promeut l’économie sociale, des politiques durables et l’engagement des citoyens dans les processus de prise de décisions.

Illustration :
 photographie issue du site de la Commission européenne
 logo du think tank européen Pour la Solidarité.

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