L’Europe peut respirer : après deux ans de la politique violente, le gouvernement de Jarosław Kaczyński a perdu le pouvoir. Critiqué par ses opposants d’être trop agressif et peu efficace, il est obligé de laisser la place à la droite libérale (Plate-forme civique - PO). Celle-ci a bénéficié d’une vote anti-Kaczyński et d’une forte participation (55%). Perçue comme la seule force capable de battre le parti Droit et Justice des frères Kaczyński, la Plate-forme civique et son leader Donald Tusk ont obtenu un vote de confiance. Les démarches irrationnelles du gouvernement polonais leur ont facilité la tâche et leur ont fait gagner des voix.
« La Pologne n’est pas un pays du Tiers-Monde »
Le refus d’accueillir des observateurs internationaux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour surveiller ses élections législatives anticipées a été une des nombreuses fautes du gouvernement de Jarosław Kaczyński. Officiellement, le ton de la note demandant d’accueillir d’éventuels observateurs était offensant. Selon le ministère des Affaires étrangères, la Pologne, qui est « un pays démocratique, ne peut pas permettre que l’OSCE la traite comme un pays du Tiers-Monde ». Varsovie avait appelé donc l’OSCE à reformuler sa demande. Quand une lettre « très aimable » a été finalement transmise à la chef de la diplomatie polonaise Anna Fotyga, la Pologne a fini par accepter d’inviter des observateurs de l’OSCE. Cependant, ceux-ci ont confirmé le rôle politique joué par la télévision publique pendant les élections.
Le retour en Europe
Pour la plupart des observateurs étrangers, la victoire de la Plate-forme Civique signifie le retour à des relations plus apaisées avec l’Union européenne et la Russie. Les libéraux (PO) ont déjà annoncé l’adhésion de la Pologne à la Charte des droits fondamentaux, rejetée à Lisbonne par le gouvernement de Jarosław Kaczyński lors de l’accord sur le nouveau traité européen. Selon eux, la Pologne est tout d’abord un membre de l’Union européenne et par conséquence elle doit chercher à trouver un accord avec ses partenaires européens, puis avec les Etats-Unis. C’est pourquoi Donald Tusk, le futur premier ministre polonais veut retirer les troupes polonaises d’Irak en 2008. Parmi ses priorités, il place aussi le « réchauffement des relations avec Moscou ». La Russie, de son côté, a déjà annoncé être prête à examiner la question de la levée de l’embargo, frappé sur la viande polonaise en 2005.
Un miracle économique à l’irlandaise ?
Donald Tusk a promis aux Polonais "un miracle économique". En protestant contre l’émigration des jeunes Polonais à l’Ouest, il est persuadé que la Pologne pourrait devenir la nouvelle Irlande...
Comment ? Il ne l’a toujours pas dit.
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