...il semblerait que la question de l’énergie sera l’un des principaux problèmes auxquels les pays européens devront faire face dans les prochaines décennies, dans un monde aux ressources rares et convoitées.
D’où le projet politique que l’Europe se dote, à moyen terme, d’une politique communautaire intégrée de l’énergie, avec la création d’une ’’Autorité européenne’’ compétente en la matière (tant en termes de production qu’en termes de transports de l’énergie). Et ce, sur une base continentale.
D’où l’idée de la mise en place prochaine d’une véritable politique communautaire de l’énergie, voire d’une Autorité communautaire spécifiquement créée, sur le modèle de la CECA et de l’EURATOM, pour gérer ces questions [1]...
Pétrôle contre conversations ?!
Pour ce faire, dans l’idéal il faudrait réussir à établir un partenariat équilibrée et constructif avec la Russie poutinienne, grande puissance énergétique s’il en est [2]. Et tel devait précisément être l’objet principal du sommet euro-russe devant se dérouler ce vendredi 24 novembre, à Helsinki, sous présidence finlandaise.
Mais, comme on l’a très bien vu lors du dernier sommet européen de Lahti d’octobre dernier [3], cette Russie poutinienne - régime néo-autoritaire au climat délétère où les libertés fondamentales et les droits de l’homme sont aujourd’hui si peu respectés, où se multiplient depuis peu les assassinats politiques [4] et où se déchaîne de nos jours la xénophobie - n’inspire aujourd’hui guère confiance à certains Etats membres de l’Union européenne...
Les vingt-cinq, en ordre dispersé face à la Russie ?!
D’autant plus que certains d’entre eux (comme la Pologne et les pays baltes, par exemple...) ont eu à subir l’impérialisme russe à de très nombreuses reprises (et récemment encore) tout au long de leur histoire. Et d’autant plus que l’actualité récente (en Biélorussie, en Ukraine, dans le Caucase, en Géorgie, etc) semble nous laisser à penser que la Russie ne semble décidément pas avoir abandonné toute ambition impériale [5]...
D’où la difficulté d’établir des relations stables et dénuées de toute arrière-pensée avec une ’’grande’’ Russie encore aujourd’hui en pleine transition entre économie communiste dirigée et économie de marché, visiblement tiraillée entre régime autoritaire ’’traditionnel’’ et aspirations ’’modernistes’’ et démocratiques. Alors même que la Commission européenne et la Finlande avaient fait de l’amélioration des relations avec le ’’grand voisin russe’’ l’une de leurs priorités.
Et ce, précisément au moment où la Russie est en pleines négociations pour adhérer à l’OMC (avec, depuis peu, la bénédiction des Etats-Unis...), à l’heure même où l’UE - plus que jamais pour elle un partenaire clef - souhaite lui proposer un accord de libre-échange pour remplacer l’actuel « Accord de partenariat et de coopération » [6] bientôt caduc...
Ronan Blaise (pour la rédaction)
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