Edito : Europe, Energie, Russie...

Contrariée par des stratégies divergentes, la relation entre l’Union européenne et la Russie est aujourd’hui tendue...

, par La Rédaction du Taurillon

Edito : Europe, Energie, Russie...

Comme nous l’ont bien montré les nombreux événements d’un passé relativement récent (i. e : guerres des proche et moyen orients au Liban et en Irak, tensions avec l’Iran, crise russo-ukrainienne de l’hiver dernier, etc) et comme le confirme l’augmentation récente du prix du pétrole et l’actuelle dépendance croissante de l’Europe en seuls termes de fournitures énergétiques...

...il semblerait que la question de l’énergie sera l’un des principaux problèmes auxquels les pays européens devront faire face dans les prochaines décennies, dans un monde aux ressources rares et convoitées.

D’où le projet politique que l’Europe se dote, à moyen terme, d’une politique communautaire intégrée de l’énergie, avec la création d’une ’’Autorité européenne’’ compétente en la matière (tant en termes de production qu’en termes de transports de l’énergie). Et ce, sur une base continentale.

D’où l’idée de la mise en place prochaine d’une véritable politique communautaire de l’énergie, voire d’une Autorité communautaire spécifiquement créée, sur le modèle de la CECA et de l’EURATOM, pour gérer ces questions [1]...

Pétrôle contre conversations ?!

Pour ce faire, dans l’idéal il faudrait réussir à établir un partenariat équilibrée et constructif avec la Russie poutinienne, grande puissance énergétique s’il en est [2]. Et tel devait précisément être l’objet principal du sommet euro-russe devant se dérouler ce vendredi 24 novembre, à Helsinki, sous présidence finlandaise.

Mais, comme on l’a très bien vu lors du dernier sommet européen de Lahti d’octobre dernier [3], cette Russie poutinienne - régime néo-autoritaire au climat délétère où les libertés fondamentales et les droits de l’homme sont aujourd’hui si peu respectés, où se multiplient depuis peu les assassinats politiques [4] et où se déchaîne de nos jours la xénophobie - n’inspire aujourd’hui guère confiance à certains Etats membres de l’Union européenne...

Les vingt-cinq, en ordre dispersé face à la Russie ?!

D’autant plus que certains d’entre eux (comme la Pologne et les pays baltes, par exemple...) ont eu à subir l’impérialisme russe à de très nombreuses reprises (et récemment encore) tout au long de leur histoire. Et d’autant plus que l’actualité récente (en Biélorussie, en Ukraine, dans le Caucase, en Géorgie, etc) semble nous laisser à penser que la Russie ne semble décidément pas avoir abandonné toute ambition impériale [5]...

D’où la difficulté d’établir des relations stables et dénuées de toute arrière-pensée avec une ’’grande’’ Russie encore aujourd’hui en pleine transition entre économie communiste dirigée et économie de marché, visiblement tiraillée entre régime autoritaire ’’traditionnel’’ et aspirations ’’modernistes’’ et démocratiques. Alors même que la Commission européenne et la Finlande avaient fait de l’amélioration des relations avec le ’’grand voisin russe’’ l’une de leurs priorités.

Et ce, précisément au moment où la Russie est en pleines négociations pour adhérer à l’OMC (avec, depuis peu, la bénédiction des Etats-Unis...), à l’heure même où l’UE - plus que jamais pour elle un partenaire clef - souhaite lui proposer un accord de libre-échange pour remplacer l’actuel « Accord de partenariat et de coopération » [6] bientôt caduc...

Ronan Blaise (pour la rédaction)

- Illustration :

Le visuel d’ouverture de cet article une photographie du parc éolien du sud de l’île de Ténérife (îles Canaries), document tiré du site de partage photographique flickr.

Mots-clés
Notes

[1A ce sujet, on se reportera à l’une des résolutions adoptées par l’UEF, lors de son XXIe Congrès, du 30 juin au 2 juillet 2006, à Vienne : document intitulé : « Quelle politique industrielle et énergétique pour l’Europe ? ».

[2Avec 15 à 30% des réserves aujourd’hui prouvées de pétrole et de gaz naturel à l’échelle mondiale.

[3A ce sujet, on lira très attentivement l’article de nos amis et partenaires des « Euros du village », document écrit à l’occasion du sommet de Lahti du 20 octobre dernier : « Energie et Realpolitik à l’européenne : vers une Europe énerg(et)ique ? ».

[4Comme ceux des journalistes indépendants Iouri Chtchekotchikhine, il y trois ans ; et, plus récemment encore, d’Anna Politkovskaïa (de la « Novaïa Gazeta » de Moscou), ce 7 octobre dernier...

[5A ce sujet, on relira très attentivement notre article en date du 8 janvier 2006, écrit à l’occasion de la crise russo-ukrainienne ’’gazière’’ de l’hiver dernier : « L’Ukraine et la révolution orange : stop ou encore ? ».

[6Conclu en 1994, au sommet européen de Corfou (en prévision de l’élargissement de l’UE aux pays d’Europe orientale, anciennement membres du Comecon, l’ancien ’’marché commun’’ du bloc soviétique), cet « Accord de partenariat et de coopération » est entré en application en 1997 pour une durée (reconductible) de dix ans.

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