Le populisme, la colère ostracisée :
Car oui, le populiste est un politicien à qui l´on fait un procès pour plusieurs raisons. Les accusations sont d´ailleurs – et là est le problème – très diffuses. La ligne entre la xénophobie et le populisme est souvent bafouée et l´on ne sait que trop rarement pourquoi un parti tel que le PVV en Hollande est qualifié de nationaliste, souverainiste, eurosceptique et xénophobe à la fois (rien que ça !). La situation dans laquelle la politique met ce genre de parti est en effet la meilleure façon de maltraiter un parti qui a ses droits…. Et ses électeurs, souvent attentifs à la politique puisque fâchés.
L´accusation d´être « populiste » a cet effet doublement discriminatoire qu´elle implique non seulement une parole de xénophobe réactionnaire, mais aussi que sa seule mention efface le sens de sa parole pour n´être cataloguée que par le ton qu´elle emploie. En effet, le seul titre de populiste semble enlever à une personnalité politique toute la validité de son argument, en premier lieu si l´intervention est dirigée contre le « lointain Bruxelles des bureaucrates ».
Or, si aujourd’hui les partis dits populistes recueillent parfois jusqu’à 30% des suffrages, comme en Suisse ou aussi en Autriche, la réponse n´est pas à trouver aux extrêmes des idéologies politiques mais au sein du système lui-même, à l´origine même du concept de la démocratie représentative.
Jeunes, charismatiques et révolutionnaires : Les monstres sacrés de la politique
Au lieu de nous attarder cette fois-ci sur les idées d´un parti populiste, intéressons nous ainsi à leurs apparitions. En effet, l´on retrouve souvent une même recette pour le même succès : Ainsi, il n´est pas difficile de voir que la création ou le tournant populiste des partis s´est fait fin du 20ième et début du 21ième siècle. Il en va ainsi pour les True Finns finlandais, le Jobbik hongrois, le Vlaams Belang belge, le Partij Voor de Vrijheid hollandais et pour le BZÖ autrichien, respectivement créés en 1995, 2003, 2004, 2006 et 2005.
A leur tête toujours, et il faudra encore et toujours le reconnaître, des experts de la communication, des charismes muant quasiment en monstres sacrés dans certains cas. Il en est ainsi le cas de l´autrichien Jörg Haider, du hollandais Geert Wilders, de Marine Le Pen ou aussi du finnois Timo Soini à qui le parti des Vrais Finlandais doit la percée historique lors des dernières élections (de 4 à 19%). Ce sont eux qui définissent les grandes lignes de leur parti et les conséquences en sont d´autant plus logiques. Très, très loin de la diplomatie type Chirac des dits all-catch party ou Volksparteien (partis du peuple attrape-tout), les partis populistes ou plutôt leur leader populiste attaque, bloque, assume préférer la virulence au consensus et refuse de céder le terrain électoral. Le symbole en est là aussi par exemple la Hollande avec Geert Wilders qui a fait chuter la coalition au gouvernement –auquel son parti ne fait même pas officiellement parti– pour un différend au sujet du budget …. et son accent européen.
De même, malgré ses 19%, Timo Sioni avait refusé toute coopération avec le système en Finlande. C´est cela aussi le populisme, un grand coup de gueule d´acteurs irrémédiablement antisystèmes. Si les partis populistes faisant parti de l´opposition n´hésitent pas à rêver leur révolutions les yeux ouverts, le populisme au pouvoir poursuit là aussi cette politique. Ainsi, en faisant exception d´un UDC certes au pouvoir en Suisse, mais en dehors de l´Union européenne et surtout dans un système politique où aucun parti n´est vraiment durablement et véritablement au pouvoir, l´on pourrait là citer le Fidesz hongrois de Viktor Orban qui ne cesse pas d´annoncer sa « révolution nationale radicale » à coup d´une nouvelle Constitution entrée en vigueur en janvier 2012 et renforçant l´exécutif.
Le populisme est donc, il faut le souligner, véritablement un signal d´alarme en provenance d´une tranche offusquée de ce qu´il reste de la Nation. Une part du peuple et de la classe politique qui a souffert de la démocratie représentative telle qu´elle s´est ancrée sur le Vieux Continent et qui aspire à un autre système. Et ne nous leurrons pas, c´est là où ils trouvent leur entière légitimé,alors que les partis antisystèmes se multiplient et ne laissent aux Volksparteien parfois plusqu´entre 50 et 60% de l´électorat, une trop maigre proportion pour la démocratie représentative.. Comment se montrer satisfait d´une élection présidentielle où 8 des 10 candidats étaient plus ou moins profondément antisystèmes. Il est depuis longtemps le temps d´intenter un procès contre un système obsolète qui met à genoux la Politique.
Aller vers eux ?
Ainsi et au même titre que tous les autres partis qui bordent l´échiquier politique sans jamais avoir même l´occasion de faire avancer une politique quelque perdue et de plus en plus floue (et quand y a du flou « c´ est qu´y a un loup », comme dit l´autre), il faudra évidemment à la Politique de prendre en considération le populisme, et en premier lieu son électorat. L´exclusion du FN en France par exemple s´est incontestablement révélée être la tactique même qui motivait ses électeurs à s´insurger des critiques qui sont faites au parti.
Toutefois, il ne faut pas non plus s´emmêler dans des liaisons dangereuses qui peuvent mener, nous l´avons vu, à une douteuse coalition inofficielle entre les all-catch party hollandais et le PVV, que ce dernier a laissé explosé en plein vol seulement un an et demi après leur formation. Non, il ne faut pas aller vers ces partis, du moins par vers un parti antisystème qui une fois au pouvoir se révèle tout aussi virulent et dangereux pour l´Europe tolérante qu´il l´est dans l´opposition. Et non, il ne faut absolument pas céder le terrain à des partis xénophobes qui n´hésitent pas à s´arroger le droit de distribuer l´étiquette du mouton noir à une partie de la population, alimentant ainsi la basse habitude naturelle de l´Homme, que dis-je, du devenu loup hobbesien , a voir en son semblable la cause des malheurs. Non, il ne faut pas jouer à ce jeu qui n´a plus rien à voir avec le sens même de la Politique, mais il faut clairement se saisir du noyau de cette colère populiste, à savoir l´envie pressante de redéfinir l´importance du peuple dans le processus démocratique.
Ce qu’il faut désormais intenter, et il en est véritablement grand temps, c´est une réflexion sur la place du peuple en politique et la place de la nation dans le territoire, un défi pour la démocratie à l’échelle nationale et pour le souverainisme à l´échelle internationale. Car c´est de considérer ces questions comme un tabou, de taire les sujets et de se morfondre dans un système handicapé de ses moyens et à la merci de la conjoncture mondiale (et non pas bruxelloises…) qui fait muer un partisan de la démocratie en un électeur au choix radical.
Car bientôt, avec toujours plus de radicaux repoussés sur le bord de l´échiquier politique, ce sont les Volksparteien qui perdront forme, qui perdront leur hommes forts désireux d´une Politique plus forte et qui laisseront le débat politique devenir une Tour Babel de la Haine et de la chasse au fautif. À ce moment là, la nation, le territoire et la Communauté imploseront, or ce sont bien ces trois éléments qui constituent le concept même de la politique. À ce moment là, il ne restera plus que le Commerce, la Concurrence et la Crise. Et ce seront les agences de notations qui riront alors de ce triple C.
1. Le 30 mai 2012 à 11:56, par Bernard Giroud En réponse à : Comprendre le populisme
Excellent article Monsieur Hanania ; Permettez-moi de prendre le temps d’y revenir, pour chasser et tuer la bête, le loup, là ou il est. Nous en garderons la peau pour les soirées d’hiver...
2. Le 30 mai 2012 à 23:13, par Thomas Chamaillé En réponse à : Comprendre le populisme
Bonjour,
article certes intéressant mais qui omet un certain nombre de chose qu’il faut rappeler je crois :
– Le terme populisme, comme vous l’avez évoqué, est aujourd’hui utilisé pour disqualifier sans prendre la peine de contredire. Or il est intéressant de remettre le terme et les acteurs de son utilisation en lumière. La difficulté à le définir clairement, et sa proximité avec le mot « populaire » est à mon sens intimement lié aux origines de l’accusation . Si le populisme défie l’élite, qu’il considère comme ayant failli et servi ses intérêts propres, celle-ci en retour, ou a priori, de renvoyer l’autre dans le camp du mal. Chacun en somme légitime la démarche de l’autre. Le fait qu’aujourd’hui le milieu politique et médiatique vive une endogamie sociologique et idéologique totale a grandement favorisé la montée en puissance de ces courants.
– Vous focalisez trop sur la xénophobie, qui n’est en rien une composante du « populisme », mais une spécificité de certains partis, qu’il est même assez difficile de réunir. J’ajoute que le terme lui même de xénophobie est complètement galvaudé, désignant toute critique de l’immigration (et non de l’immigré), ce qui s’oppose évidemment au dogme libéral et mondialiste défendu par les « élites » pré-citées. La cristallisation du discours de ces partis autour de la question migratoire est pour beaucoup issue des impensés ou du refoulement de ces élites qui dominent le spectacle médiatique. Levi-Strauss lui même préconisait une dose de xénophobie comme élément constitutif des civilisations. A force de l’avoir refusée, le discours s’est radicalisé. Je vous renvoie notamment au concept très intéressant d’insécurité culturelle (liée au travaux du géographe C. Guilly) repris par la Gauche populaire. Le fait qu’un organe influent du PS comme Terra nova ait tombé le masque met au jour de nombreux ressors du mouvement d’une partie du peuple (ceux qui sentent sous les bras et qui aime Johnny..) vers ces partis que j’appellerais plutôt « radicaux ».
– Vous opposez les partisans de la démocratie et les électeurs « populistes ». C’est faire preuve d’une grande paresse que de n’avoir pas saisie la mutation profonde de ces mouvements radicaux. Ni le Front de Gauche ni le FN qui sont les deux figures de proue du « populisme » (Mélenchon revendique le terme) ne promettent plus ni la dictature du prolétariat et ne scandent plus « A mort la gueuse » Ceux qu’on appelle « extrême » en ont peut être gardé les oripeaux, comme une vieille médaille, mais plus le discours. Cette émergence ou ce retour des partis radicaux prouvent au contraire à quel point l’éventail politique s’est resserré tout au long du XXe siècle au point d’être en France quasiment monolithique à la fin du XXe (Et l’Union Européenne n’est pas totalement étrangère à cette évolution). Il suffit de relire Maurras ou de suivre Blanqui pour voir les transformations. Sauf à considérer la démocratie comme un salmigondis de « valeurs » indigentes et insipides, ces partis s’intègrent totalement dans le principe organisateur qu’est la démocratie représentative (même quand ils la combattent, ce qu’ils ne font plus guère..)
– Étant sur le Taurillon je me devais d’envoyer une petite pique. « À ce moment là, il ne restera plus que le Commerce, la Concurrence et la Crise » : Nous y sommes, en partie grâce à l’Union Européenne (vous savez le concurrence libre et non faussée) sans qu’aucun parti « populiste » n’est jamais été au pouvoir. [si cette phrase contenait une ironie mal perçue j’en suis désolé, mais l’écrit porte mal les sentiments]. Ce n’est d’ailleurs pas la coopération entre les pays d’Europe qui est pointée du doigt, mais bien le soutien sans faille de l’UE aux aspects les plus sauvages du capitalisme mondial, d’un mépris affiché pour les nations (2005 si tu nous entend..mais Monnet l’avait précédé) qui reste encore l’espace mental de référence, et la faillite morale de ses dirigeants qui nourrit le discours anti-élite (Mario Draghi à la BCE..) associée à une pratique pour le moins inquisitoriale du débat public (depuis Maastricht, d’ailleurs on rit beaucoup plus..!)
« Souverainement vôtre ! »
Thomas Chamaillé
3. Le 31 mai 2012 à 16:27, par Pierre-Adrien Hanania En réponse à : Comprendre le populisme
Bonjour Thomas,
Merci pour la réaction qui permet une « re »-reflexion plus profonde au sujet du texte !
Je suis tout à fait d´accord sur « l´endogamie sociologique » dont vous parlez (quoique non totale selon moi) qui a laissé la Politique, comme je l´écris, se « morfondre » dans ce système. Ce qui fait la démagogie accusatrice des all-catch party vis-à-vis du populisme fait en plus le pain du monde médiatique, on nage avec ce terme dans tout un schéma peu transparent qui glisse dangereusement !
« Vous focalisez trop sur la xénophobie, qui n´est en rien une composante du « populisme ». À l´origine non, mais il est difficile de ne pas soutenir la thèse que le populisme actuel tel qu´il monte en Europe a une indiscrète affinité pour les actions xénophobes. Mais comme dit au début, je prends le soin de m´écarter moi aussi de l´amalgame médiatique qui tend aujourd´hui a rendre égal la xénophobie et le populisme (« La ligne entre la xénophobie et le populisme est souvent bafouée »). Il faut toutefois reconnaître que la politique d´un Wilders ou d´un Orban s´appuie sur une sérieuse dose de xénophobie. Pour ce qui est de la dose nécessaire de xénophobie à la civilisation, j´avoue n´y avoir jamais réfléchis, ayant toujours substitué à l´un plutôt le nationalisme et le patriotisme.
Je vous rassure en revanche sans tarder sur le troisième point : Je n´oppose pas la démocratie et les électeurs « populistes », au contraire ! C´est les partis que j´accuse, peut-être, de diffuser la douce promesse d´un plus de démocratie avec pour danger le contraire en cas d´accession au pouvoir, tel que ce fut le cas en Hongrie avec un Orban dont les traits autoritaires sont indéniables. En revanche, pour ce qui est des électeurs, je ne peux que voir en leur participation engagée (ou pas) la preuve de la démocratie dans le pays, bien que leur choix devienne « radical » comme je l´écris. Les « radicaux repoussés sur le bord de l´échiquier politique » sont bien entendus les partis.
Mais je vous rejoins totalement sur le début (le diagnostic) de votre dernier point. Et c´est bien pour éviter cette situation provoquée par une politique trop « partielle » de l´UE qu´il faut réagir…. Sans passer par le parti populiste. Car « non, il ne faut pas aller vers ces partis, du moins par vers un parti antisystème qui une fois au pouvoir se révèle tout aussi virulent et dangereux pour l´Europe tolérante qu´il l´est dans l´opposition », et je pointe là du doigt la politique d´un FPÖ autrichien, d´un Fidesz hongrois qui laisse partisans du Jobbik faire régner la terreur dans certaines régions de Hongrie, ou encore d´un PVV à la Wilders dont la participation même minimale à la coalition en Hollande a laissé transparaître tous les méfaits de son influence.
Un utopiste - europhile - dirait alors que la réponse est dans l´émergence d´une identité européenne. En attendant ce stade plus ou moins proche, je me cantonne à espérer une réponse pragmatique des partis à l´échelle nationale et européenne. Une réponse qui ait à l´œil de travailler non pas seulement pour le peuple, mais aussi avec lui. L´Union Européenne, si elle arrive à rendre les partis populistes inutiles à travers une politique plus proche du peuple, gagnera beaucoup, en légitimité (dite de acceptance & compliance) et en efficacité politique.
Enfin, pour conclure, et c´est ce que je disais à l´exemple français, je crois que le populisme tel qu´il émerge aujourd´hui sur le Vieux Continent est dirigé non pas contre la démocratie (au contraire), mais sûrement contre l´ancrage de la démocratie représentative (qui ne représente pas forcément). C´est dans ce rouage « représentatif » que les populistes glissent leur sabot.
De qui est le "souverainement vôtre" (sympa en tout cas) ?
Ainsi, salutations européennes !
4. Le 1er juin 2012 à 04:17, par Thomas Chamaillé En réponse à : Comprendre le populisme
Étant pour ma part un militant « souverainiste » (Chez Dupont-Aignan, après être passé chez Chevènement), c’était une manière de saluer « l’unioniste » que vous semblez être !
5. Le 1er juin 2012 à 13:49, par Bernard Giroud En réponse à : Comprendre le populisme
La science, nos hommes de sciences nous ont permis de « remonter » le cours de la vie à quelques quatorze milliards d’années ; La méthode logique de la connaissance installe les degrés du parcours de la vie jusqu’à maintenant. Les deux extrémités de notre monde sont interrogation.
L’effondrement de la falaise comble le trou des abysses ; L’animal sauvage préserve son territoire de chasse, et toute espèce vivante tend vers la survie.
L’héritage des derniers parvenus au soleil que nous sommes est donc constitué, nous dit-on, de tous ces effondrements, sur tous ces apports. De plus, ce dernier parvenu, l’homme, nous même, s’adapte, construit, accompagne, désire… Une vraie révolution, La Révolution.. .
Nous sommes donc toute cette réalité, telle que nos sens peuvent l’appréhender, et de ce qui est en dehors de notre préhension immédiate, plus que probable, puisque la logique de notre constitution nous l’affirme, nous en faisons partie, nous en sommes le contenu, et contenant.
Il est assez facile de saisir le sens et la raison de ce que nos yeux peuvent voir, mais cela demande effort d’entrer dans le sens de ce qui meut notre constitution matérielle, ce qui meut la constitution de notre matière.
Cela ne nous est pas donné immédiatement ; Nous devons nous pencher sur un autre monde, d’autres états, d’autres univers, peut-être d’autres précipices, changer de raison, chercher à nous adapter, essayer de comprendre, parfois déraisonner…
Ex : Quel est la nature de l’immense « raison » d’aimer ?
Einstein, par démonstration logique, donc bâtie avec nos sens, nous fait relativiser cette perception du temps et de l’espace ; Grace à lui, nos mains saisissent notre autre dimension.
Les religieux disent : « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu » ; ces cœurs purs, attentifs, humbles, le contraire du « bling ».
Nous nous rapprochons du plus puissant moteur de la vie : l’Esprit, l’Idée ; La matière s’en accommode toujours. Aucune des grandes périodes de l’histoire, aucune des grandes mutations des parcours de la vie ne lui échappe.
Dans notre monde du début du troisième millénaire, ou nous vivons un moment de liberté incontestable, par la connaissance et le progrès de la maitrise des éléments de la vie, un certain nombre d’entre nous, semblent subjugués comme parfois ailleurs dans l’histoire, par l’ivresse de leur succès.
Faute de ne pas prendre le temps nécessaire, le recul suffisant, ils dénaturent le sens du parcours relatif du vivant. Ils rendent aléatoire leur position dans l’aventure ;
En polluant les perceptions de nombre de leurs proches, ils leur font perdre leurs repères, leurs boussoles. Nous devenons fragiles, sujets à tous les vents, et donc aux vents contraires, agitateurs de tous les sens, et de la « folle du logis ».
Bien de nos contemporains ainsi, ont perdu leurs ancrages, leurs repères, leurs fondements, ils sont devenus fragiles.
Le populisme a sont terreau. Il peut souffler sur le lit de la paresse, l’orgueil, qui gonfle le faible comme dans l’histoire de « la grenouille et le bœuf ». Il peut souffler sur les braises de la jalousie, et allumer l’envie, embraser les feux de la colère et préparer à sa suite, le précipice du bonheur illusoire, préhistorique, celui des autres « avantages ».de la mécanique de l’âge de la pierre. Un retour en arrière, du temps perdu, et peut-être même la disparition de l’espèce.
Je ne vais pas aller plus avant dans l’ennumération de tous ces vices et défauts de la machine ; Ils sont les sillons, les restes, des marques naturelles d’un parcours normal de la survie, avant la vraie révolution : celle de l’apparition du dernier venu que nous sommes, sur la planète.
Voilà donc ou nous emmènent les populistes, les éclaireurs de l’illusion, qui bien loin d’accepter ou de comprendre que les différences individuelles sont comme la structure d’un terrain ou d’un paysage, toute diversité y a une place, pour se stimuler, le contraire de l’ennui, font œuvre de séparation. Ils font œuvre de destruction pour construire des enclos à leur image d’orgueilleux égoïstes , prédateurs, esclavagistes, et restreints ; Ils ne donnent jamais une explication solidement fondées de leurs échafaudages ; Ils s’engouffrent tant qu’ils le peuvent dans l’univers des brumes incertaines des marais ; Le troupeau qui, par facilité, s’engouffre dans cet univers ou à ces filets s’arrêtera au limites des personnages ; Mais qu’il prenne garde, de longtemps on connait la maxime des fous : « Après moi le déluge ». Ce troupeau connaitra la prison, et la désespérance. Comment d’ailleurs pourrait-il en être autrement, puisqu’enfin leurs bergers les ramènent à leur centre, la limite, leur intérêt, leur nombril.
Ne brulons pas l’ivraie et le froment, la mauvaise herbe et le bon blé ; Ils sont parfois entremêlés. C’est ainsi qu’il faut essayer de comprendre ; Comprendre pour expliquer, expliquer sans cesse et à tous moment comme disait un grand homme, il y a bien longtemps ;
Aujourd’hui la liberté, l’idée s’en va le tour de la terre à la vitesse de lumière ;
C’est pour mieux nous rappeler que nous sommes tous de la famille, et que le but que nous poursuivons tous, au fond de nous est le même, qui que nous soyons, petits ou grands, sans toujours en avoir une bien claire notion, sans oser toujours, avec humilité, lever les yeux là ou il faut,. Ce but, loin et haut, de toute la volonté et de la faiblesse de notre état, est fait pour être trouvé, aussi sur que le tournesol n’a pas besoin de boussole. C’est la part d’une autre révolution qu’un centenaire ou un millénaire de recherche nous fera découvrir.
Il n’est pas besoin de trembler, les poissons dont nous descendons, d’il y a cent millions d’années, ne comprennent rien à la lumière de la centrale nucléaire ; Qu’en advient-il de nos états, dans cent millions d’années ?
Bien chers amis, ne nous encombrons donc pas des populistes.
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