Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

Pour une Europe dotée d’une identité singulière

, par Ferghane Azihari

Les europhiles n'ont pas le droit de critiquer les nationalistes
Les nationalismes doivent-ils être combattus par un euro-nationalisme ? - MPhotographe

Les europhiles aiment se poser en pourfendeurs du nationalisme. Ils blâment sa vision étriquée de la Cité qui fait du cadre national l’alpha et l’oméga de l’épanouissement de la liberté. L’idée européenne pourrait au contraire constituer un véritable progrès en refusant de faire de la nationalité un critère de division entre les Hommes pour développer une conception rationnelle du contrat social. Il n’en est rien pour l’instant. L’Union reproduit simplement les codes nationalistes à l’échelle du continent, et cela avec l’assentiment pour ne pas dire l’encouragement des europhiles. Un euro-nationalisme donc qui bride l’universalité de la liberté et de l’humanisme supposés fonder notre projet politique. Il doit être remplacé par un fondement plus rationnel.

L’euro-nationalisme, c’est la guerre

Il peut être utile de rappeler que l’Europe n’a pas été faite parce que les Européens se ressemblaient mais justement parce qu’ils se déchiraient de leurs différences. Le nationalisme exalte les passions pour créer chez tous les individus un parti pris d’aveuglement vis-à-vis d’une institution bureaucratique érigée en protectrice contre les éléments extra-nationaux. Il en découle une institutionnalisation de la xénophobie. L’Europe ne doit pas reproduire cela à l’échelle continentale. Un tel scénario serait catastrophique pour elle et pour le monde. Cela reviendrait à tourner le dos au projet des pères fondateurs en perpétuant le réalisme conservateur westphalien qu’elle a réussi à dépasser à son échelle au profit d’une gestion plus libérale, plus démocratique des relations entre individus de nationalités différentes. En cherchant à tout prix à légitimer le projet européen sur une histoire commune aux différents États-nations, en nous obstinant à lier la citoyenneté européenne à la nationalité des États-membres, l’Union s’inscrit exactement dans la même démarche que celle des nationalismes que nous combattons à l’échelle de nos États respectifs.

Le post-nationalisme, c’est la paix

Il est nécessaire de dissocier définitivement la citoyenneté européenne et la nationalité des États-membres pour revenir aux fondamentaux du libéralisme. Les nationalités n’ont pas à s’immiscer dans le fonctionnement d’un régime qui se veut universel. Au contraire, une citoyenneté rationnellement fondée serait simplement liée à la résidence. L’Union serait ainsi composée de citoyens du monde. Elle n’aurait aucune chance de développer un quelconque impérialisme pour nuire aux autres nations de la planète sous peine de menacer son unité. Son autorité morale sur la scène internationale serait considérablement renforcée pour ne pas dire beaucoup plus légitime que celle des autres démocraties. C’est seulement à ces conditions qu’une Europe de la diplomatie et de la défense seraient bienveillantes, car elles ne pourraient être qu’au service de la paix, d’une vision idéaliste et d’une libéralisation des relations internationales. Cette vision consisterait à privilégier des voies pacifiques de règlement des différents conformément à l’Etat de droit. Elle favoriserait les rapports de force démocratiques dans les institutions multilatérales en lieu et place de la politique de puissance économique et militaire à laquelle se livrent les acteurs du système westphalien. Cette citoyenneté déconnectée de la nationalité renforcerait la véracité de l’énonciation de Jean Monnet selon laquelle « nous ne coalisons pas des États, nous unissons des Hommes ».

Une identité singulière à la portée universelle

« Le paradoxe de l’Europe est que sa plus spectaculaire invention, l’État-nation, est aussi ce qui l’empêche d’exister comme telle » énonçait l’historien François Furet. En d’autres termes, l’union doit montrer la voie de l’abolition de l’État-nation si elle veut pleinement exister. Le fait que le créateur détruise la créature qu’elle a universalisée enverrait un signal fort à toute la planète.

À tous ceux qui sont obsédés par le fait de conférer une identité singulière à l’Union, il est sans doute possible de trouver un compromis intéressant. Si le particularisme culturel n’est a priori pas nécessaire pour former un contrat social pour peu que les partis s’accordent sur des valeurs universelles, rien n’empêche les institutions de façonner à posteriori une certaine culture politique qui serait propre aux citoyens qui les pratiquent. Dans ces conditions, et si la singularité du projet européen devait résider dans sa dimension résolument universelle ?

Vos commentaires
  • Le 23 septembre 2014 à 07:33, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Comme souvent parfaitement d’accord avec ce qu’écrit Ferghane. L’obsession des européistes à définir une identité européenne, à proposer une relecture de l’histoire du continent faisant de son unification la fin de l’Histoire, à honorer les drapeaux et l’hymne (je trouve absurde de se lever pour l’ode à la joie alors que je ne me lève pas pour la Marseillaise), et à exclure a priori un pays comme la Turquie sur une base culturelle sont autant de réflexes qui me semblent fondamentalement opposée aux valeurs des fédéralistes les plus progressistes.

    On retrouve fondamentalement ces comportement dans l’Establishment politique national quand il essaie de « vendre » l’idée européenne à nos concitoyens, il est vrai élevés dans la vulgate nationaliste dès le plus jeune âge, en transposant des notions issues de la tradition politique de l’État-(nation et de revêtir le projet européen de ces oripeaux.

    Il n’est pas inutile en termes de communication que l’Union ait ses symboles - ne serais-ce que pour, en les juxtaposant aux symboles des États membres et des régions, rappeler qu’elle existe, les tentatives de leur donner une signification symbolique du même ordre, c’est à dire du domaine de la violence qu’incarne l’État (par définition) en général et l’État national en particulier relèvent de la même vision autoritariste et réductrice que celle des nationalistes affirmés.

    La violence symbolique dont l’Union européenne fondée sur l’intergouvernementalisme contre les citoyens européens a été réaffirmée dans les débats sur l’hypothèse - pour le moment plus d’actualité - d’une « indépendance » de l’Écosse où, parce que la citoyenneté européenne est, dans les traités conçus par les États, dérivée dde la nationalité de ces États, pourrait être confisquée contre leur gré à des personnes dès lors que le territoire où elles résident changerait de statut. Tu as donc parfaitement raison à appeler à la remise en cause de la conception étriquée de la citoyenneté qui prévaut aujourd’hui.

  • Le 23 septembre 2014 à 10:35, par Thomas En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Intéressant... Ceci étant, il semble assez clair que les europhiles, loin de vouloir reproduire le nationalisme (et donc la xénophobie, ou, tout du moins, la « xénoméfiance » de principe), hérité des Etats-nations, conçoivent plutôt leur rêve européen comme une manière de faciliter la plus grande intégration possible, sur le territoire de l’UE, qui, démontrant les bienfaits, pour ses citoyens, de l’ouverture des frontières accompagnée de l’établissement de règles communes prévalant sur les Droits nationaux, aurait vocation, dans un avenir (beaucoup) plus lointain, à faire bénéficier l’ensemble des terriens de ces mêmes droits et bienfaits. Il me semble que l’universalisme, la conviction que l’ensemble des humains devront tous finir par avoir les mêmes droits et les mêmes devoir, jusque là réservés à certains en fonction de leur carte d’identité, est l’essence même du projet européen. Que cela doive se faire progressivement, pour éviter que ceux qui ont le pouvoir de l’argent entre leurs mains ne détruisent les droits des autres, est plutôt une sage idée, qui ne veut pas du tout dire que ce serait de l’« euro-nationalisme »... Sur les hymnes à proprement parler, non ce n’est pas la même chose de se lever pour la Marseillaise ou l’Ode à la Joie !!! Tout ne se vaut pas ! Non ce n’est pas la même chose de chanter « qu’un sang impur abreuve nos sillons », quel qu’en soit son interprétation historique, que de chanter « Alle Menschen werden Brüder » ! Sur l’identité (que j’assimile pour ma part à la culture), pourquoi serait-il absurde de considérer qu’il y ait une identité Européenne ? Il y a une identité bretonne, une identité de mon quartier, une identité française, une identité européenne, une identité frontalière, une identité basque (qui ne correspond à aucune frontière actuelle), une identité parisienne, etc, etc... Et alors ? Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir d’identité européenne ? Elles peuvent toutes se superposer, s’additionner, se conjuguer, se remplacer, tout ça pour une même personne... Par contre en effet, il faut arrêter de croire que les identités peuvent se figer dans des cartes d’identité !

  • Le 23 septembre 2014 à 11:05, par François Brunot En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Elle n’aurait aucune chance de développer un quelconque impérialisme pour nuire aux autres nations de la planète sous peine de menacer son unité

    Cela pose en effet la problématique de la perception de l’Union vue de l’extérieur. Un impérialisme perçu comme tel par des citoyens de pays proches de l’Union pourrait être délicat.

    Comment l’Union est-elle considérée dans les sphères géopolitiques proches (par les diplomates de Moscou ou d’Ankara par exemple) ? Un modèle que nous pouvons imiter ou dont nous pouvons tirer le meilleur ? Un cancer qui vient ronger nos sphères d’influences historiques et dont nous devons nous méfier ?

    Mon opinion est que moins l’Union donnera l’image d’un « bloc » ou d’un « faucon impérialiste », moins des crispations seront susceptibles de se manifester à ses frontières. Pour briser cette représentation d’un « bloc menaçant », il pourrait être utile de bien faire apparaître, vu de l’extérieur de l’Union, les différences entre les peuples européens. Et le fossé est ici étroit, me semble-t-il, avec un argumentaire eurosceptique qui pourrait développer l’idée que donner une image pacifique de l’Union passe nécessairement par un combat fort contre toute tendance fédérale. En effet, si la représentation que les hommes vivant aux frontières de l’Europe se font de l’Union est celle d’états indépendants et divisés, il est peu probable qu’une quelconque représentation mentale de « bloc » européen puisse être facvorisée. « Comparaison n’est pas raison » mais pensons à l’image de l’Allemagne vue de France avant 1871 : un état divisé et moins menaçant qu’avant son unification.

  • Le 23 septembre 2014 à 11:08, par François Brunot En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    SUR LES SYMBOLES

    Comme le soutient Valéry-Xavier Lentz :

    Il n’est pas inutile en termes de communication que l’Union ait ses symboles

    En effet, des symboles me semblent nécessaires. Soyons pragmatiques : pour représenter des délégations de l’Union aux Jeux Olympiques, ou lors d’autres manifestations internationales, un drapeau voire un hymne sont requis, pour représenter l’Union au conseil de sécurité de l’ONU un drapeau semble pertinent (certes ce dernier point est actuellement plus idéaliste que pragmatique), etc...

    C’est pourquoi, pour ma part, je défendrai un brin de conscience européenne, un européanisme « sui generis » pour reprendre un terme s’appliquant actuellement à l’Union mais qui aurait comme valeur la complémentarité et non la supériorité, la reconnaissance des différences plutôt que l’exclusion, l’ouverture permanente au dialogue plutôt que le refus de débattre.

    Les peuples européens ne sont pas « Un », ils sont d’abord complémentaires et c’est par leur diversité, dans la reconnaissance inconditionnelle de leurs richesses et de leurs particularismes, que l’unité seule peut être fondée.

    J’ai néanmoins une ultime question : Qu’entendez-vous par la citation suivante ? Que la culture politique qui serait créée serait décorrélée de tout nationalité ?

    rien n’empêche les institutions de façonner à posteriori une certaine culture politique qui serait propre aux citoyens qui les pratiquent

    Merci pour ce débat et la défense de votre point de vue M. Azihari.

  • Le 23 septembre 2014 à 11:31, par Ferghane Azihari En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    @Thomas

    « Sur l’identité (que j’assimile pour ma part à la culture), pourquoi serait-il absurde de considérer qu’il y ait une identité Européenne ? »

    Ce n’est pas ce qu’on dit. L’identité européenne, qu’elle soit ou non une réalité, ne doit pas servir à justifier l’action politique et ne doit pas s’immiscer dans le fonctionnement de la démocratie. Autrement on bride son universalité, ce qui la dénature.

  • Le 23 septembre 2014 à 11:53, par Barthalay En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Je crois que Thomas et Ferghane ne parlent pas de la même chose. Je souscris tout à fait à la vision de Ferghane, mais il parle de la singularité de l’Union ou du futur gouvernement, de la future puissance publique, européens. Thomas parle de culture. Oui, les Européens sont singuliers, mais pas autant qu’on le dit, car notre histoire se confond avec celle du monde. L’Europe a porté le fer partout, mais comme Athènes ou Rome jadis, par rapport à l’Orient, elle a fonctionné comme une éponge, elle s’est gorgée d’apports multiples qui font, ensemble, sa singularité et son universalité, tout à la fois. C’est pourquoi l’idée européenne selon Ferghane, celle qui est implicite dans la pensée des fondateurs, mais oubliée par les « professionnels » de l’Europe, n’a pas germée ailleurs. Et c’est parce que les Européens ont confondu (fusionné conceptuellement) Etat et nation, avec les conséquences mortifères que nous savons, qu’elle est seule en mesure de les dissocier, de les détacher l’un de l’autre pour le plus grand bien du reste de l’humanité. Nous pouvons seuls rendre ce service à la planète.

  • Le 23 septembre 2014 à 13:07, par Valéry En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Merci pour ces différents commentaires.

    @Thomas #2 :

    1) Il me semble que l’universalisme, la conviction que l’ensemble des humains devront tous finir par avoir les mêmes droits et les mêmes devoir, jusque là réservés à certains en fonction de leur carte d’identité, est l’essence même du projet européen. Oui ! Et c’est pour cette raison qu’il importe de se méfier des réflexes qui consisteraient à transposer au niveau européen les réflexes intellectuels propres à la pensée nationaliste.

    2) Sur les hymnes à proprement parler, non ce n’est pas la même chose de se lever pour la Marseillaise ou l’Ode à la Joie !!! Tout ne se vaut pas ! : indépendamment des paroles et du sens de ces chants, ce que je conteste est la démarche consistant à transposer aux symboles d’une entité politique, État ou Union européenne, des marques de soumission ou de respect qui relèvent plutôt de l’ordre du sacré ou du religieux. Le nationalisme c’est la démarche qui consiste à imposer une vision du monde dans laquelle l’individu doit, de part sa nationalité, fidélité et dans une plus ou moins grande mesure soumission, à cette entité. Cette sacralisation des symboles de la nation, je l’estime suspecte. Elle relève, même pour un chant aux paroles plus aimables comme l’Ode à la joie, d’une démarche similaire.

    Pour info, au passage on joue la 9e symphonie à l’Opéra de Paris l’été prochain (prière de rester assis pendant le passage incriminé :-)

  • Le 23 septembre 2014 à 13:07, par Valéry En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    3) Sur l’identité : oui les identités multiples y compris européenne sont une réalité et le reconnaître est précisément l’objectif du fédéralisme. Il existe en effet, dans une certaine mesure une identité européenne c’est à dire le ressenti, chez un nombre significatif d’individus en Europe, de faire partie d’une communauté humaine ayant en partage un certain nombre de caractéristiques. Ce qui est contesté, je crois, c’est l’idée - transposée à nouveau de la démarche nationaliste - selon laquelle une identité d’ordre essentiellement culturelle - est nécessaire comme fondement d’une communauté politique.

    Si l’on construit l’Union européenne ce n’est pas parce qu’il existe une identité européenne, mais parce que nous avons besoin d’une puissance publique et de normes communes au niveau de l’Europe, lesquelles doivent selon nos être issues d’une démarche démocratique et non pas de processus d’ordre diplomatiques ou intergouvernementaux. La démarche dite post-nationale prétend ici que l’on peut construire du politique sur la base de la raison, de l’utilitariste et non pas comme dans la démarche nationaliste sur la base d’une mythologue, d’un roman national qui prétend fonder le politique sur une communauté nationale qui serait distincte de l’État mais en serait la légitimation et le fondement. En réalité (cf. “L’État national” de Mario Albertini ) la nation est moins un phénomène spontané objectif que le produit d’une démarche idéologique visant soit à fonder un État soit à le renforcer, en produisant de la croyance et de l’affectif intériorisé par les nationaux de telle sorte qu’il constitue un habitus les conduisant à servir l’État auquel ils « appartiennent ». La contestation d’un européisme fondé sur l’identité vise dont à ne pas céder à la même tentation de construction d’une entité politique fondée sur une la création d’un mythe (attention, un mythe n’est pas une fiction), démarche proche de celle des nationaliste et donc susceptible de produire les mêmes effets, notamment de légitimer la violence sur la base de ce mythe.

  • Le 23 septembre 2014 à 14:20, par Ben En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    L’Europe ce n’est q’une étape. Dans un monde toujours plus connecté virtuellement e réellement, ou les moyens de transports voyagent toujours plus vite et rendent la terre plus petite, qui à peur d’un gouvernement mondial ??? Moi non. Hélas ont est bien loin encore d’une citoyenneté globale. Je ne suis pas pour remplacer les états-nations par un euro-nationalisme, du tout. Le nationalisme ça craint, l’identité nationale un truc pour gens limité mentalement. La tradition un série d’habitudes qui ne sont pas forcement bonnes, que les gents érigent contre les changements. Les racines, c’est les arbres, qui ne bougent pas. Cependant, même si je n’aime pas du tout le concept de patrie et ses symboles, je me rends compte que beaucoup des gens ont besoin de ces symboles. En autres mot, avant de atteindre la citoyenneté mondiale faudra forcement passer d’une façon ou un autre par un exaltation identitaire de niveau continental. C’est un compromis douloureux mais nécessaire, dit de quelqu’un que n’aime pas les identitaires et les patriotes. Ont ne choisi pas l’endroit ou notre mère nous met au monde, par contre ont peut décider ou vivre et mourir, sans le glorifier pour autant. Ma patrie c’est le monde entier car, les frontières sont un obstacle à ma liberté et celle des autres. Jusqu’à quand la dernière frontière existera nous ne seront pas vraiment libre. Liberté c’est vivre ou je veut pour le temps que je veut, partout dans le monde, sans que l’ont me pose tout sorte de limitation en me reprochant d’être né « ailleurs », quand c’est pas un truc que l’ont choisis. Les nations sont comme des prisons dorée, des ghettos identitaires, des fictions que les gens s’imposent et imposent aux autres, géré comme des propriétés privées et qui nous limitent dans ce que je retiens un droit naturel et universel, la liberté définitive et totale, celle de mouvement. C’est pourquoi la stigmatisation de l’immigré, c’est de la vileté, car en plus demain tu pourrais le devenir toi même, immigré. Déjà le mot même est moche car « bouger dans » remarque bien le concept possessif et fermé du territoire. Comme les chiens qui marquent le territoire. Ont dirais que ont est pas des animaux plus évolue que ça au final.

  • Le 23 septembre 2014 à 14:22, par Ben En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    L’humanité a connu pour longtemps le nomadisme, et la technologie et la globalisation vont a nouveau (mais de façon évolué) nous faire retourner vers ce type d’organisation sociale, à ce moment, nations et drapeaux n’auront plus aucun sens d’exister. Le monde est plein d’efforts de coopération de tout sortes, l’Union Européenne n’est que une d’entre elles. Faut pas oublier l’UNASUR, L’ASEAN, L’Union Africaine, etc. Transports, commerce et communication sont la clef. La dimension du vivre humain n’arrête pas de évoluer et s’agrandir depuis l’histoire de l’humanité, penser que l’état-nation est la dernier dimension possible est complètement insensé. Non, le futur est continental, puis sera planétaire. Je ne dit pas que ça sera simple, je ne dit pas non plus que des régressions de dimension poussé par la peur (le plus grand ennemie du progrès de l’humanité) n’est pas possible, malheureusement. Au contraire, cela semble presque inévitable, quand l’humanité avance de deux pas, la peur la fait régresser d’un, ça s’appelle « réaction »*, le cancer de l’humanité.

    *http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9action_(politique)

  • Le 24 septembre 2014 à 19:43, par Bernard Giroud En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Merci ,Monsieur Ferghane pour cet article de haute tenue.

    Je sais bien que le Christ allait jusqu’à dire :« Si l’on te frappe sur la joue droite , tend la gauche... » ; Ainsi ont fait les martyrs, qui ont contribué à répandre l’idée chrétienne du fondamental lien universel entre le Créateur et les crées.

    Combien d’entre nous sont capables de comprendre le fait, et surtout de le reproduire ? L’Europe, une construction pacifique , à rebours des guerres de conquêtes et de soumissions forcées ; Pour la première fois dans l’histoire, des peuples par dizaines s’assembleraient sans guerre ! C’est bien ce nous avions compris du message de nos pères.

    Cependant, en revenant sur terre, dans le monde tel qu’il est, s’il est bon de se rappeler la haute valeur du principe, il n’est pas non plus interdit d’être « prudent comme le serpent », comme le disait encore le christ.

    Donc, à faire le tour de la question, une idée me conviendrait bien , qui consisterait (par sa cervelle, l’avance technologique par ex.,) à assurer sa propre sécurité, sans nuire irrémédiablement à l’adversaire, pour lui permettre de reprendre ses facultés raisonnables et humaines, lorsqu’il devient tueur.

    Ainsi, pour un groupe humain comme le notre, l’idée de nos pères, la paix, ne nous ferrait pas courir le risque dans ce monde réel, d’être, comme ont peut le craindre aujourd’hui, la poule aux œufs d’or qu’il faut ménager et dont on peut se servir jusqu’à...…, jusqu’à…, jusqu’à… ?

    La fin.

  • Le 24 septembre 2014 à 21:18, par Bernard Giroud En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Merci Monsieur Ferghane de cet article de haute tenue

    Je sais bien que le Christ allait jusqu’à dire : « Si l’on te frappe sur la joue droite, tend la gauche..." ; Ainsi ont fait les martyrs, qui ont contribué à répandre l’idée chrétienne du fondamental lien universel entre le Créateur et les crées, l’amour. Combien d’entre nous sont capables de comprendre le fait, et surtout de le reproduire ?

    L’Europe, une construction pacifique, à rebours des guerres de conquêtes et de soumissions forcées ; Pour la première fois dans l’histoire, des peuples par dizaines s’assembleraient sans guerre !

    C’est bien ce nous avions compris du message de nos pères.

    Cependant, en revenant sur terre, dans le monde tel qu’il est, s’il est bon de se rappeler la haute valeur du principe, il n’est pas non plus interdit d’être "prudent comme le serpent", comme le disait encore le christ.

    Donc, à faire le tour de la question, une idée me conviendrait bien, qui consisterait (par sa cervelle, l’avance technologique par ex.,) à assurer sa propre sécurité, sans nuire irrémédiablement à l’adversaire tueur, pour lui permettre de reprendre ses facultés raisonnables et humaines.

    Ainsi, pour un groupe humain comme le notre, l’idée de nos pères, la paix, ne nous ferrait pas courir le risque dans ce monde réel, d’être, comme ont peut le craindre aujourd’hui, la poule aux œufs d’or qu’il faut ménager et dont on peut se servir jusqu’à...…, jusqu’à…, jusqu’à… ?

    La fin.

  • Le 30 septembre 2014 à 07:57, par polochon En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Toujours très particulier à lire... Le concept de citoyen du monde est celle des idéaliste/utopistes. Ce n’est pas ce que veulent les peuples européens. Il suffit de le constater par les résultats des élections . Cette vision qui n’est pas réaliste ne peut faire que le jeux des partis extrêmes en faisant peur aux français et aux européens. Un peuple se réunit sur une histoire et une identité commune. Par sur des notions vagues de rêveurs.

  • Le 30 septembre 2014 à 10:32, par tnemessiacne En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    @ polochon

    Tout à fait d’accord.

    Je rajouterais qu’il ne faut pas oublier que le 25 mai 2014 aux élections européennes le FN est devenu le 1er parti de France dans les Urnes !

    25 % de suffrage contre 18% pour l’UMP/PPE.

    C’est la première fois dans l’histoire de France je pense qu’un parti d’extrême droite est devenu le 1er parti de France...

    « Malheureusement » les réactions c’est souvent « oh bac c’est une déception » et rien ne change et tout s’amplifie.

    @Xavier C.

    « Purge » car c’est un mot employé pour signifier réduction des déficits. On peut dire assainissement des finances mais c’est trop soft. Ou régime express.

  • Le 30 septembre 2014 à 12:49, par Ferghane Azihari En réponse à : Les europhiles n’ont pas le droit de critiquer les nationalistes

    Il y a deux conceptions de la politique ou plus modestement du militantisme.

    Celle qui consiste à dire qu’il faut se soumettre à une opinion publique apeurée, et celle qui consiste à dire qu’il faut changer cette opinion dès lors qu’elle n’est pas conforme à des valeurs bienfaisantes. J’appartiens à la seconde école.

    Vous admettrez que le concept de citoyens du monde n’est pas mauvais en soi. De nombreux pays ouvrent leur citoyenneté locale aux extra-communautaires. Il suffit simplement d’appliquer la logique à l’échelle continentale.

    Et ce que je vais dire va sembler cynique mais n’en demeure pas moins vrai selon moi : le fait est que la citoyenneté européenne est aujourd’hui considérée comme une citoyenneté de seconde zone, il nous faut expérimenter sa post-nationalisation dès maintenant pour montrer aux Européens que celle-ci tend vers le progrès humain.

    L’utopie consiste à vouloir reproduire un nationalisme mortifère à l’échelle du continent en dépit de la mosaïque qui l’agite. Je pense qu’une approche universelle a bien plus de chance de conforter « unité dans la diversité » qu’une approche mythologique aux contours totalement arbitrairement définis.

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