Grèce : l’Europe des Nations tue l’euro

, par UEF-France

Grèce : l'Europe des Nations tue l'euro
Le bateau européen coule sous le regard d’Alexis Tsipras et des autres chefs d’Etat et de gouvernements. - © European Union 2014 - European Parliament.

L’Union des Fédéralistes européens (UEF-France) est en colère devant le gâchis grec. Les victimes de cette situation seront avant tout les citoyens européens, grecs ou non.

« L’Europe intergouvernementale, c’est-à-dire l’Europe, des Nations coule le bateau européen », explique Fabien Cazenave, porte-parole de l’UEF-France. « La sortie de la Grèce de l’Euro pourrait faire exploser l’Europe mais les chefs d’Etats et de gouvernements se font des ultimatums entre eux comme si la solution pouvait se trouver autrement qu’ensemble ».

L’Europe des Nations c’est lorsque :
 des dirigeants nationaux veulent administrer des mesures encore plus dures à un pays déjà au bord de l’explosion sociale
 des dirigeants grecs se font élire sur des mensonges tout en faisant croire aux citoyens qu’il suffit de dire non pour que les partenaires européens changent d’avis
 les sommets de la dernière chance s’enchaînent pendant plusieurs années sans qu’une solution réellement européenne ne soit prise en compte
 on explique en France que les responsables de cette tragédie grecque, ce sont « Bruxelles » et « Merkel » comme si la France n’avait jamais participé aux réunions.

La liste pourrait être plus longue encore sans le sentiment amer que ce gâchis grec provoque. On risque l’explosion du système bancaire en Grèce et des déflagrations dans tous les pays de l’Union européenne. Comme toujours dans la crise grecque, c’est la seule institution supranationale à caractère fédéral, la Banque Centrale Européenne, qui maintient ce pays à flot. Mais jusqu’à quand ?

Nous demandons à ce que les dirigeants européens et nationaux prennent conscience de l’impasse intergouvernementale dans laquelle il se trouve. C’est le moment d’avancer concrètement vers une vraie gouvernance de la zone euro, la création de ressources propres de l’Union et d’un ministre européen des finances. Celui-ci serait à la fois vice-président de la Commission et président de l’Eurogroupe. Cela permettrait enfin d’obtenir un contrôle sur son action du Parlement européen, représentant des citoyens et seul organe directement élu au niveau européen.

« Ce n’est pas l’Europe de l’austérité qu’il faut renverser, mais bien l’Europe des Nations pour faire une autre Europe, la vraie, la Fédération européenne » explique Fabien Cazenave. « Une Europe où le Conseil européen décide après une réunion derrière des portes closes mais un gouvernement responsable devant un parlement élu par les citoyens. Une Europe où nous ne serions plus des nationalités différentes mais des citoyens voguant sur le même bateau. »

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Vos commentaires
  • Le 29 juin 2015 à 10:36, par thomas En réponse à : Grèce : l’Europe des Nations tue l’euro

    Les députés de SYRIZA qui, avec ceux de l’ANEL, ne se sont pas fait élire sur la base de mensonges. Au contraire de notre président, de notre gouvernement et de notre majorité parlementaire, le gouvernement et la majorité parlementaire grecque restent fidèles aux engagements et le programme sur la base desquels ils ont été élus. De quoi effectivement rendre fous les eurocrates pour qui la démocratie peut visiblement bien être sacrifiée sur l’autel de la sainte monnaie unique avec la bénédiction de la sainte Troïka.

  • Le 29 juin 2015 à 13:05, par shaft En réponse à : Grèce : l’Europe des Nations tue l’euro

    Les institutions européennes sont les responsables de la situation.La Comission, dès l’élection de Tsipras a savonné la planche des négociations.La BCE a fermé les robinets de l’économie grecque.Le but d’ l’Union Européenne est claire : faire de la Grèce un exemple.La démocrate ne pèse rien face aux traités.Juncker le dit lui-même sous l’aile protectrice de Merkel

    L’eurogroupe n’est qu’un club de brigands sans aucune existence juridique Si la Grèce sort de l’euro, c’est le premier domino qui tombe

  • Le 29 juin 2015 à 23:39, par thomas En réponse à : Grèce : l’Europe des Nations tue l’euro

    Tout à fait d’accord avec ce qui a été. Depuis l’ouverture des négociations entre le nouveau gouvernement grec et les institutions européennes et internationales, les intentions de ces dernières étaient claires : faire chuter le nouveau gouvernement grec et détruire aussi sec l’espoir qu’il a pu soulever en Grèce et dans les autres pays européens. Tsipras est fort d’une légitimité démocratique, qui sera peut-être confirmée par le référendum de dimanche, alors que les talibans du néolibéralisme représentés par les institutions n’en ont pas le dixième...

    Bravo à Alexis Tsipras, à Yannis Varoufakis, aux négociateurs grecs, au gouvernement grec, aux députés de SYRIZA et à tout le peuple grec pour leur courage, leur honneur et leur détermination !

  • Le 30 juin 2015 à 23:10, par El gaucho francés En réponse à : Grèce : l’Europe des Nations tue l’euro

    Ce que vous appelez l’Europe des nations, moi, j’appelle ça... la réalité. Il est normal que chaque dirigeant cherche en tout occasion l’intérêt supérieur de son peuple (je rappelle quand même qu’ils sont élus pour ça !) Cependant, je suis d’accord que l’on ne fait que repousser l’échéance et que plus on leur impose d’austérité, moins il y a de chance qu’il nous rembourse. Mais la faute à qui ? réponse : l’euro, surévalué par rapport à la compétitivité de l’économie grecque l’euro, qui les a fait s’endetter beaucoup trop par rapport à leur budget et leur économie l’euro, qui a mis leur destin aux mains de personnes non élue et non grecques

    Tsipras a menti, en effet. Il a menti a disant que la Grèce pouvait sortir de l’austérité sans quitter l’euro (et donc l’UE. explication : http://www.contrelacour.fr/sortir-legalement-ue-euro/). Il faut choisir entre la démocratie et l’UE : http://www.les-crises.fr/juncker-il-ne-peut-y-avoir-de-choix-democratique-contre-les-traites-europeens/

    En quoi les 4 problèmes que vous imputez à l’Europe des Nations serait résolus dans votre europe que je suppose fédéralisée ?

    « C’est le moment d’avancer concrètement vers une vraie gouvernance de la zone euro, la création de ressources propres de l’Union et d’un ministre européen des finances. » Dans les années 80, pour justifier la faillite du communisme, les communiste disaient que le seul problème était qu’il n’y avait pas assez de communisme. Là, c’est pareil, la construction européenne ne marche pas, il faut plus de construction européenne !

    « Une Europe où nous ne serions plus des nationalités différentes mais des citoyens voguant sur le même bateau. » Réveillez-vous. Les nations européennes, et leurs intérêts nationaux, sont une réalité et comme disait De Gaulle, « la politique, c’est partir des réalités »

  • Le 6 juillet 2015 à 18:26, par Lame En réponse à : Grèce : l’Europe des Nations tue l’euro

    « Ce n’est pas l’Europe de l’austérité qu’il faut renverser, mais bien l’Europe des Nations pour faire une autre Europe, la vraie, la Fédération européenne »

    Donc, on remplace les Etats-Nations par 271 régions (voire carément des milliers de communes) et on garde l’austérité. En dehors du fait que l’on aura construit une Europe faite sur mesure pour les fonctionnaires européennes, en quoi cela va résoudre les problèmes de la Grèce ?

    « Une Europe où le Conseil européen décide après une réunion derrière des portes closes mais un gouvernement responsable devant un parlement élu par les citoyens. Une Europe où nous ne serions plus des nationalités différentes mais des citoyens voguant sur le même bateau. »

    Je préfèrerais un président élu par les citoyens européen et habilité à représenter l’U, des députés européens avec un droit d’initiative législative et une vraie démocratie référendaire européenne d’inspiration suisse. Le fait est qu’au lieu de construire une fédération démocratique, fondée sur la solidarité, les eurocrates ont oeuvré sans relâche à l’affaiblissement des institutions nationales des Etats membres.

    Plus particulièrement, les hauts fonctionnaires dont certains n’ont pas hésité à critiquer ouvertement la démocratie en des termes dignes de régime totalitaire de sinistre mémoire.

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