De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

, par François Hublet

De l'audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

L’Europe des langues est un espace complexe et encore incomplètement exploré ; pourtant elle est l’une des clefs de l’avenir d’une Europe politique, et sans aucun doute la condition nécessaire de son unité. La première partie de cet article explorait les états de fait et les études réalisées dans ce domaine ; cette seconde partie formule des propositions plus spécifiques.

En matière de gestion des langues minoritaires, c’est une cause de repli ou de défiance absurde que permettrait de balayer une initiative de l’Union : les trois millions de locuteurs estimés des différents dialectes de l’arabe en France [1] , les plus de deux millions de turcophones vivant en Allemagne [2], les minorités de langue rromani, russe, swahili, chinoise ou japonaise résidant sur l’ensemble du continent, et en possédant pour une partie la citoyenneté, devraient pouvoir bénéficier d’un enseignement et d’une reconnaissance institutionnels de leur langue. L’on contiendrait ainsi les dérives tout en assurant un échange culturel et linguistique accru. Le Conseil de l’Europe, se chargeant, en 2001, de fixer un cadre d’évaluation stable et universel des connaissances linguistiques [3] , a rendu un grand service à cette cause.

Toutefois – et cela est tout aussi vrai pour les basque, catalan, breton ou same, langues régionales, que pour les langues d’immigration citées plus haut –, ce n’est pas en fixant des conditions aussi strictes que celle de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires (1992) de ce même Conseil que l’Union parviendra à ses fins. Ladite charte prévoit en effet l’utilisation de l’ensemble des langues considérées minoritaires tout à la fois dans le domaine judiciaire (traduction, si demande en est faite, du corpus législatif) et dans la sphère publique (débats en langue minoritaire dans les parlements).

Or, si certaines langues déjà officielles dans certaines parties de leurs États respectifs s’y prêtent tout-à-fait – voyez le catalan ou le same, qui ont à l’échelle régionale une valeur culturelle et économique certaine –, la charte crée pour celles qui ne le sont pas – il suffit de s’intéresser par exemple à la question de l’occitan ou du turc – des problèmes institutionnels majeurs, voire des situations d’inconstitutionnalité. D’ailleurs, la France n’a jamais ratifié la charte, et l’Allemagne l’a fait en ignorant cette même langue turque ; pourtant la garantie de la présence scolaire, médiatique, culturelle, sociale et économique de ces langues pourrait être assurée par une reconnaissance de l’Union qui se fonderait sur la seule prévalence culturelle ou démographique de la langue, non à l’échelle d’un État, mais à celle du continent tout entier.

Un vaste réseau continental mettant en réseau, sans les contraindre, les nombreux offices de promotion des cultures et des langues (Alliance française, Goethe Institut entre autres), les Académies nationales et ce nouvel organisme de soutien aux langues minoritaires réaliserait à la fois des économies d’échelle et la nécessaire mission de promotion du multilinguisme qui incombe à l’Europe.

C’est seulement grâce à un tel effort global que peuvent être dépassés les égoïsmes et les maladresses, les protectionnismes inutiles – non ceux qui visent à éviter la néologie ou l’introduction abusive d’emprunts étrangers, mais, pour n’en présenter qu’un, ces sous-titrages systématiques et parsemés de non-sens des messages publicitaires –, la réticence constante d’une certaine partie de l’opinion, qui ignore aujourd’hui le multilinguisme à défaut de pouvoir en tirer parti. Surtout, le retard constaté dans certains pays en matière d’apprentissage des langues nécessite une importante remise en cause des programmes, des horaires et des exigences scolaires institués par les États membres.

La France est particulièrement concernée ; l’Éducation nationale le reconnaît à demi-mot [4] , et les auteurs du rapport ESLC (European study on language competences) en font un constat assez désastreux : là où, à âge constant [5], huit étudiants sur dix atteignent le niveau dit B2 (premier stade de compréhension courante) en Suède ou à Malte, seul un jeune polonais ou portugais sur quatre et un élève français sur huit s’élèvent à ce même niveau. Les hommes et femmes politiques exhibent du reste une récurrente méconnaissance des langues étrangères – avec quelques remarquables exceptions – qui, toute dramatique qu’elle soit, n’a malheureusement rien d’exceptionnel ni de surprenant. Car c’est d’un profond manque d’ouverture sur la chose linguistique que souffre la France, tout comme le Royaume-Uni qui, placé dans une situation inverse sur le plan international, montre tout autant les limites de son monolinguisme. Rien n’est fatal dans ces configurations sinon l’absence de volonté ; et la volonté qui manque aux États doit venir de l’Europe, et la volonté qui manque à l’Europe doit venir des citoyens. Sapere aude, disait Kant en langue latine, citant Horace.

C’est justement sur la question du latin qu’il convient de conclure, ou plutôt de commencer. Tandis qu’au problème d’une langue neutre et transnationale pour l’Europe François Grin apporte la réponse de l’espérantiste, je voudrais apporter ici celle du latiniste. Indéniablement, c’est le moindre mérite de l’esperanto que d’être reconnu comme langue officielle de l’Union, et de jouer le rôle qu’il réclame à juste titre depuis sa création, celui de vecteur d’une communication facilitée. Cependant l’esperanto n’en est pas un idiome neutre pour autant ; par son fonctionnement interne de cent cinquante ans, par ses principes fondateurs, il a déjà créé sa culture ; or ne cherchons-nous pas, pour l’avenir de l’Europe, un fragment de terre en friche ?

Paradoxalement, la langue latine, endormie depuis des siècles, nous offre cet appui : une norme déjà fixée pour développer une communication moderne, culturelle autant que médiatique ou commerciale. Loin des seules sphères religieuses où ne persiste aujourd’hui qu’un usage restreint de la langue, et de l’enseignement d’une littérature riche, mais dont l’objet se borne souvent à une analyse grammaticale dépourvue de naturel, la langue latine pourrait retrouver une vocation plus vaste dans un tel projet. Voilà cette langue rendue neutre par le temps, étudiée partout en Europe. La nécessaire extension du vocabulaire aux objets du XXIe siècle a déjà fait l’objet de travaux nombreux, tant au Vatican que parmi les universitaires.

Des œuvres de littérature moderne ont été traduites, et demeurent d’un niveau accessible. Les professeurs sont là, assez nombreux, qu’il faudrait seulement former à cette nouvelle fonction d’enseigner une langue vivante, latinitatem vivam docere, comme seuls la pratiquent aujourd’hui des cercles et des institutions peu nombreux. L’oralité n’est pas un obstacle – la prononciation classique restituée fournit une norme simple sur laquelle il faut seulement d’insister –, une langue se parle toujours, la structure, la concision et la régularité de celle-ci en font un outil intéressant. Non point seulement comme la langue d’une élite ou d’une culture spécifique ; mais comme une langue à part entière, capable de rendre les mots du quotidien autant qu’elle le faisait il y a deux mille ans, et que les nombreux spécialistes européens de la discipline doivent oser porter, les étudiants relayer. Car il s’agit bien là de parler latin. Apprivoiser une telle latinité, voilà un effort qu’il faudrait fournir, et qui ne serait point vain. Du reste la création d’un institut normatif dédié au sein de l’entité citée plus haut remplirait ce besoin ; et s’il est une expérimentation linguistique à réaliser dans une Europe nouvelle, alors c’est évidemment sur la renaissance d’un latin depuis cinq cents ans abandonné aux seuls philologues prévoyants que notre intérêt doit se porter.

Cela fait déjà quatorze ans que l’Union s’est doté d’une devise – et lorsqu’il n’est pas souhaitable de la traduire dans chacune de ses vingt-quatre langues officielles, c’est toujours en latin qu’elle apparaît : In varietate concordia ; c’est aussi le plus souvent en latin qu’est inscrit, sur son emblème officiel, le nom du parlement : Parlamentum europaeum ; celui du conseil : Consilium ; de la cour : Curia. Lorsque la nécessité d’une unité formelle s’est présentée, le latin s’est imposé de lui-même, lui qu’aucune institution européenne n’avait pourtant adopté. Qu’y a-t-il à ajouter à cela ?

Au fond, la reconnaissance parallèle par l’Union des idiomes nationaux et régionaux, des minorités linguistiques immigrées, du business english, de l’esperanto et de la langue latine forment un ensemble cohérent plus qu’une liste de propositions alternatives. Un ensemble de nature à remplir tant les besoins politiques et économiques que les aspirations culturelles de l’Europe, affirmant enfin le désir d’un échange multiple, dans un espace nouveau, entre les citoyens des Vingt-Huit devenus Un. Des mesures allant dans ce sens seraient sans conteste de nature à passionner les représentants des groupes les plus pro-européens du Parlement – libéraux et Verts – et sans doute à provoquer un consensus plus large. Cette coordination linguistique est en effet, tout autant que la coordination bancaire, fiscale, militaire ou diplomatique, une clef de l’avenir de l’Union, qui déterminera une partie de son orientation en manière de communication, de citoyenneté, de culture, d’art…

Mais certes, on n’entend jamais rien de tel ; aussi est-ce un appel à relayer de telles propositions – et particulièrement la perspective latiniste, laquelle n’a jamais été formulée officiellement – que je voudrais passer ici. Apprendre la langue de l’autre, celle de ses parents, de sa région, de ses clients, de ses professeurs – que sais-je ? – n’est-ce pas la meilleure manière de comprendre leur pensée, de s’approprier d’autres mots et d’autres phrases, qui nous ouvriront la porte de raisonnements nouveaux ? Que dire encore de la littérature que révèle cette découverte, des longues discussions surtout, des amitiés naissant dans cet apprentissage ? La vraie Babel est un monde où l’on se comprend mieux. Que l’Europe s’en saisisse, et elle ira loin.

Enfin, à ceux qui m’objecteront que la latin ne peut plus être langue d’usage, ainsi je voudrais conclure, pour la première fois sans doute dans le Taurillon : Quaslibet loquimini, o cives, linguas, dum vos intellegunt ; nam semper lingua facillima est, quam loquimur, pulcherrima, quam ignoscimus, atque arcanissima et dulcissima, quam discimus. Quae sic oportet omnes in usu esse cotidiano et nos tandem omnes ingeniose miscere eas, o cives, fortunati quas in una Europa tam multas colendas habemus.

Notes

[1Chiffres avancés par la délégation générale à la langue française et aux langues de France du ministère de la culture dans un fascicule d’octobre 2009.

[2Chiffres ethnologue.com, SIL International.

[3C’est le Cadre européen de références pour les langues, qui évalue les apprenants sur une échelle de A1 (connaissances de base) à C2 (maîtrise courante, voire bilinguisme acquis).

[4Le site education.gouv.fr affirme dans une note traitant des résultats de l’étude ESLC : « [Le] niveau [des élèves français] est globalement plus faible que celui de leurs homologues des autres pays. »

[5L’étude ESLC teste les élèves à des niveaux équivalents aux classes de troisième et de première en France.

Vos commentaires
  • Le 10 février 2014 à 22:41, par giuseppe marrosu En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Traduction Google : Toute médiation possible doit vous parler, citoyens O, langues, alors que vous êtes conscient que : car c’est toujours la langue de la plus simple est de dire, que je parle, très belle, de pardonner, et le plus secret et tendre un, que d’apprendre. Quotidien, et nous sommes en sorte que tout le monde doit être le dernier recours tout d’être une façon intelligente de mélanger dans l’utilisation d’entre eux, les citoyens O, ainsi que l’Europe, dans l’un des chanceux à être adorés avec lesquels nous avons.

    J’ai voulu comprendre la fin de l’article avec les moyens que j’avais. J’aimerais bien en lire une traduction plus bonne. Si j’ai bien compris les propositions du reste de l’article la resumée est :
     Anglais pour les relations avec les pays extra-européens ;
     Latin pour les institutions européennes ;
     La langue d’origin de chaqun si on ne peut ou ne veut pas communiquer en latin, anglais ou en d’autres langues.

    Voilà des possibles critiques :

    1. La connaissance de l’anglais serait donc necessaire pour avoir une dimension mondiale. L’ignorer entrainnerait donc pour un citoyen ( comme il l’est aujurd’hui ) une limite à son potentiel. Donc il serait mieux l’enseigner à tous les enfants européens. Mais alors, ils n’auraint pas besoin d’apprendre le latin pour s’entendre entre eux. Il semblerait plus logique de choisir l’un ou l’autre. L’article dit que l’anglais est necessaire, donc... 2. Le latin n’est pas neutre. C’est une langue proche de certains langues européens ( francais, italien etc. ), moins proche avec les autres langues indo-européens ( allemand, anglais... ) et très loin de l’hongrois, du finlandais, etc... Et c’est la langue de l’Eglise Catholique qui ne fait pas l’unanimité. 3. L’officialité reconnue à 24 langues au niveau européen déjà entraine des coutes énormes. On propose d’en ajouter d’autres... Pour chaque nouvelle langue officiel, la hausse des coutes est plus grande que pour la derniere 4. On peut meme envisager que les plus pauvres seriont poussés au nom de la dignité de leur langue d’origin et pour manque du temps et d’argent à ne pas ameliorer la connaissance d’autres langues voire meme pas à en entamer l’étude du moment qu’ils auront le droit d’utiliser la propre. Les prochaines générations d’Arabs de France par example seraint alors encore plus émarginées, car il serait impossible pour beaucoup d’entre eux de suivre des débats, de briguer des employs, meme de demander des renseignements dans la rue sinon dans leur mileu. Les riches en révanche etudieraint latin et anglais et auraint toujours le meme avantage que ont aujourd’hui les anglophones. Schulz, Barroso, Junker et leurs successeurs continueraint à se parler dans deux ou trois langues sans necessité de traducteur. Les langues deviendraint alors ancore plus qu’aujurd’hui des determinants du succès personnel e du succès des groups nationaux e des minorités.

  • Le 11 février 2014 à 19:13, par François Hublet En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    @giuseppe marrosu Je vous remercie pour l’attention que vous avez porté à cet article et pour vos critiques souvent pertinentes. Je voudrais maintenant éclaircir certains points : 1. L’article affirme en effet la nécessité de l’anglais - nécessité pragmatique et économique -, mais cela n’exclut aucunement le choix du latin, de l’esperanto etc. comme langue pour l’Europe. En effet, ce n’est plus à une nécessité pragmatique économique mais à une volonté de développement collectif, à un objectif de société que le choix supplémentaire du latin répond. C’est-à-dire que ce n’est pas pour sa seule plus-value immédiate, mais pour son intérêt de rapprochement culturel et sociétal européen que sa promotion a du sens. Le latin répond à un autre besoin que l’anglais, une fonction que l’anglais ne pourra probablement jamais remplir, parce qu’il n’est pas neutre. 2. Sur la neutralité du latin justement, il me semble que même si un petit avantage peut être donné aux Italiens et Roumains sur ce point (j’hésite à citer français, espagnol et portugais tant les divergences sont grandes) les différences de structure constatées avec ces mêmes langues romanes en feront un objet d’étude assurément aussi complexe pour français et espagnols (qui gagnent sur le vocabulaire mais doivent apprendre la déclinaison) que pour allemands, hongrois ou finlandais (qui connaissent un système morphosyntaxique plus proche malgré les substrats différents). Quant aux britanniques, ce sont d’excellents latinistes... Pour ce qui est de la connotation religieuse, il me semble qu’il faut justement la dépasser radicalement en rendant le latin à son plein usage, où il révèle toute sa profondeur. Ce serait aussi l’un des objectifs de cette mesure que de rendre la latin à chacun et chacune en le débarassant de son carcan liturgique. 3. Sur la question des langues minoritairee, il ne s’agit pas de les rendre officielles et de permettre leur usage dans l’administration, mais de les reconnaître et de les enseigner. On parlera toujours français en France, allemand en Allemagne, anglais, latin ou autre chose sur tout le continent, et il n’est pas question d’exclure qui que ce soit. 4. Justement, les moins aisés sont souvent les moins bien lotis dans la connaissance des langues. C’est précisément pour cela qu’il faut un enseignement plus large et gratuit, à la fois exigent et ouvert, dans le domaine linguistique. Des déterminants, c’est vrai, elles en sont déjà. À nous de faire - et ce n’est pas possible sans initiative dans ce domaine - qu’elles le soient moins. Toutefois vous insistez sur un point décisif : pas d’officialisation sans mesures d’enseignement. Je laisse la fin en version originale latine pour l’instant... il y a sûrement des latinistes parmi les lecteurs, je compte sur eux !

  • Le 18 février 2014 à 10:09, par Mathieu En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Je salue votre article qui donne l’occasion de débattre d’un sujet trop souvent relégué au second rang. Si je partage votre vision sur la situation actuelle du multilinguisme dans l’UE, je n’en partage pas les solutions.

    L’espéranto, quoi qu’en disent ses défenseurs, reste une langue créée de toute pièce : une langue qui n’émane pas de l’émergence d’une culture nouvelle, mais qui traduit simplement, à l’aide d’un vocabulaire construit sur mesure, des cultures déjà existantes. L’espéranto passe donc au bleu un aspect fondamental de la communication : la culture !

    Une langue « commune » comme celle-là ne permettra jamais véritablement de « mieux » communiquer, puisque certains mots se créeront dans certaines cultures et pas dans d’autres. Ainsi, le « sobremesa » espagnol, paraphrasé en français par diverses traductions approximatives, aura peut-être un équivalent dans l’espéranto pratiqué par les Espagnols, mais pas dans l’espéranto pratiqué par les Français. La langue traduit avant tout une réalité culturelle. Combien n’y a-t-il pas de mots tombés en désuétude après qu’on a cessé d’utiliser ou de pratiquer ce qu’ils désignaient ?

    En ce qui concerne le latin, les arguments susmentionnés me semblent pertinents : l’aspect religieux est intrinsèquement lié à cette langue, et il sera bien difficile pour certains États d’accepter l’hégémonie soudaine d’une langue morte depuis des siècles. Si cette langue revêt sans doute par certains aspects un côté pratique, il n’en reste pas moins qu’en son temps, elle fut une lingua franca, à l’instar de ce que commence à être l’anglais aujourd’hui. Pourquoi alors l’anglais ne pourrait-il pas devenir le latin d’aujourd’hui ?

    Car après tout, l’anglais, que ses détracteurs voient comme le croque-mitaine venu engloutir tout sur son passage, me paraît jouir d’une réputation qui le dessert. Si j’abhorre l’usage grandissant d’anglicismes tous plus abominables les uns que les autres (Project Manager pour chef de projets, challenge pour défi, j’en passe et des plus affreux), il n’en reste pas moins que le globish d’aujourd’hui est une version bien appauvrie de la langue de Shakespeare, pour la bonne et simple raison qu’elle est pratiquée par une majorité de personnes non-anglophones.

  • Le 18 février 2014 à 10:10, par Mathieu En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Par la force des choses, donc, une nouvelle langue est véritablement en train de se créer (certains locuteurs, peu soucieux du respect de la grammaire déjà existante, se contentent par exemple d’inventer leurs propres règles qui, quand elles plaisent à la majorité, sont reprises (in)consciemment dans les discours d’autres orateurs). N’en déplaise donc aux puristes, cet anglais-là, bien loin du RP English pratiqué par les BBCéens,est né d’une véritable nécessité de communiquer de manière simplifiée au sein d’une Union à 24 langues (et d’une planète mondialisée). Si ce globish gagne aujourd’hui du terrain, c’est simplement parce qu’il traduit une réalité : aujourd’hui, les États-Unis dans le monde et le Royaume-Uni en Europe mènent la danse économique et c’est aux autres de les suivre. Le globish n’est pas immortel pour autant. Le latin, après tout, a fini par s’éteindre.

    L’anglais mondialisé reste et restera encore pour quelques décennies au moins une langue acceptée par une grande majorité de citoyens, notamment pour sa facilité (apparente). Pourquoi vouloir alors imposer l’apprentissage d’une autre langue, autrement plus complexe et relativement inexistante dans le quotidien des citoyens, si ce n’est for the sake of it ?

  • Le 18 février 2014 à 16:41, par Ŝarl Bodler En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Le problème du Latin et de l’anglais, est le même que le problème du français avant : ce sont des langues bien trop compliqués pour être maîtrisées par une majorité de citoyen européen. L’anglais n’est maîtrisé que par une élite : ce n’est pas du tout démocratique ! Si sur le côté de la neutralité le latin est pas trop mal cela reste une langue très compliqué. J’ai fait du latin, de l’espéranto, de l’allemand, de l’anglais et je suis français et je l’affirme l’espéranto est de loin la langue la plus simple (pour un français 2000h d’allemand équivalent à 1500h d’anglais, 1000h d’italien et… 150h d’espéranto !). C’est cette simplicité alliée à sa neutralité (langue d’aucun peuple) qui en font un langue idéal pour l’Europe.

    De plus l’apprentissage de l’espéranto favorise celui de l’anglais. Des élèves qui font 2 ans d’espéranto et 6 ans d’anglais, en plus d’avoir un excellent niveau d’espéranto supérieur à leur niveau d’anglais, parlent mieux anglais que ceux qui font 8 ans d’anglais !

    Donc la question n’est pas de choisir entre l’anglais et l’espéranto, mais d’apprendre l’espéranto d’abord pour parler mieux anglais ; lorsque une génération entière d’européen parlera espéranto, cette langue sera naturellement utilisé à la place de l’anglais pour les échanges européens.

  • Le 21 février 2014 à 12:20, par Mathieu En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Les arguments que vous avancez semblent assez farfelus. Avez-vous de véritables statistiques pour étayer vos propos ?

    Par ailleurs, vous le dites vous-mêmes : l’espéranto est facile à apprendre pour un Français. Quid des Bulgares, Estoniens, Lituaniens, bref tous ces citoyens qui ne parlent pas de langue romane ? De ce point de vue, le problème est donc le même que le latin.

    Le Globish a l’avantage d’être présent partout aujourd’hui. Certes, seule une élite maîtrise pleinement l’anglais pur, mais le Globish permet tout de même une communication simplifiée entre citoyens, ce qui est bien le but recherché par cet article il me semble.

    Au sein des institutions, la meilleure solution reste à mon sens le recours aux régimes linguistiques complets. Je ne suis sans doute pas impartial, étant traducteur-interprète. Mais à ceux qui affirment que cette option a un coût trop élevé, je rétorquerai ceci :

     La démocratie n’a pas de prix.
     Le multilinguisme représente à peine 1% du budget total de l’UE, soit une broutille comparé aux avantages qui en découlent.

  • Le 21 février 2014 à 18:39, par Ŝarl Bodler En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Les arguments que vous avancez semblent assez farfelus. Avez-vous de véritables statistiques pour étayer vos propos ?

    On retrouve pas mal d’étude sur wikipédia dans l’article propédeutique :http://fr.wikipedia.org/wiki/Valeur...

    Par ailleurs, vous le dites vous-mêmes : l’espéranto est facile à apprendre pour un Français. Quid des [...] citoyens qui ne parlent pas de langue romane ? De ce point de vue, le problème est donc le même que le latin.

    Vous penser réellement qu’une langue sans déclinaisons, sans conjugaisons, sans groupe grammaticaux, sans exceptions peut être aussi difficile que le latin ? L’espéranto est simple parce qu’il est régulier et sans règles inutiles (est-ce que quelqu’un prétends l’anglais moche parce qu’il n’a pas de conjugaison ou de genre ?). L’espéranto est simple parce qu’il permet de décliner et créer des mots. Par example si tu sais que « rapida » veux dire rapide alors tu as

    • rapido=la vitesse rapida=rapide rapide=rapidement rapidi= se dépecher
    • patro=le père patra=paternel patre=parternellement et patri=être père

    De même tu peux construire des mots en espéranto de manière régulière :

    • ĉevalo=le cheval ĉevalino=la jument virĉevalo=l’étalon ĉevalido=le poulain neutre=virĉevalido=le poulain mâle
    • bovo=le bovin bovino=la vache virbovo=le taureau bovido=le veau neutre virbovido=le veau mâle

    Tu as plein de petite règle qui te permet de connaître une quinzaine de mots chaque fois que tu en apprends un. Par exemple l’autre jour je me demandais comment en anglais on disait « appauvrissement ». Avec 12ans d’anglais je ne le savais pas , avec 4 mois d’espéranto connaissant riche=riĉa j’en ai déduit pauvre=malriĉa puis "devenir pauvre"/appauvrir=malriĉiĝi et enfin "le fait de devenir pauvre/l’appauvrissement"=malriĉiĝo. Et voilà ! et ça m’a pris 1/2 seconde ! Et à part pour connaître riĉa, le français ne m’as pas aidé.

    Je t’assure que l’espéranto est vraiment simple, quand au bout de quatre cinq mois d’apprentissage tu peux lire le monde diplomatique (dont certains articles sont disponible en espéranto) où l’origine des espéce de Darwin tu te rends contre que la facilité de la langue est réelle.

  • Le 21 février 2014 à 19:19, par Ŝarl Bodler En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Le Globish a l’avantage d’être présent partout aujourd’hui. Certes, seule une élite maîtrise pleinement l’anglais pur, mais le Globish permet tout de même une communication simplifiée entre citoyens,

    Entre l’élite oui. Je suis allez à Mexico, quasiment personne ne parle anglais. À part les chercheurs évidemment. Mais même la secrétaire du labo de math/info ne pouvais comprendre un mots d’anglais. De plus le niveau des doctorants était vraiment poussif dès qu’on quittait le domaine scientifique. Peu de personne en Europe peuvent avoir une vrai discussion en anglais (mais beaucoup pense que si !), surtout quand tu quittes les pays germaniques (si l’espagnole devenais langue européenne tu verrais comme les français et Italien serait bon en langue quand les norvégiens deviendrait moins bon…).

    une communication simplifiée entre citoyens, ce qui est bien le but recherché par cet article il me semble.

    Et neutre ! L’espéranto est plus simple est plus neutre. Oui le globish marchouille difficiellement en avantageant les anglo-saxon. Mais on peut avoir une solution plus simple (et de loin !) et plus neutre. Par contre effectivement sans volonté politique l’espéranto aura beaucoup de mal à s’imposer.

    Au sein des institutions, la meilleure solution reste à mon sens le recours aux régimes linguistiques complets. Je ne suis sans doute pas impartial, étant traducteur-interprète. Mais à ceux qui affirment que cette option a un coût trop élevé, je rétorquerai ceci :

    Je suis tout à fais d’accords avec vous et je ne peux que soutenir cet idéal. J’ai cependant un « mais ». La solution « traducteur-interprète » ne marche que pour l’EU. Ça ne marche pas pour la recherche (je suis de ce monde) Ça ne marche pas pour les blogs et les citoyens (par exemple cette article n’est lu que par des francophones, si on veut écrire un article compréhensible par une majorité d’européen, pour un débat qui dépasse les frontières l’espéranto fournirait une bien meilleurs solution que l’anglais car BEAUCOUP plus simple et expressif que le globish)

    Il faut bien comprendre que l’espéranto est une merveille linguistique. Une langue simple (rien d’inutile), facile (honnêtement, quand je vois comme j’en ai chier avec l’anglais et comme l’espéranto a été simple, il y a vraiment un gachis) et riche (un vocabulaire très précis et très simple à apprendre, grâce à de nombreux suffixe et préfixe) ! Donc oui pour l’espéranto pour ceux qui n’ont pas les moyens d’avoir un interprète et oui (mille fois oui) pour les interprètes pour les parlementaires.

    La facilité de l’espéranto est pour tous (pas seulement pour les français) et est réelle. 4 mois pour lire le monde diplo, moi qui est toujours été nulle en langue, j’achètes.

  • Le 21 février 2014 à 19:22, par Ŝarl Bodler En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Pour les curieux quelques liens :

    PS : c’est assez c* la limite de tailles de messages. C’est vraiment nécessaire ?

  • Le 21 février 2014 à 21:17, par Shaft En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Maintenant, en plus d’abandonner sa souveraineté, ses droits sociaux et son avenir, le peuple français doit abandonner sa langue au nom de l’Europe.

    Mais que demanderez-vous ensuite ? Notre âme ?

  • Le 23 février 2014 à 11:39, par Aurélien Brouillet En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Il me semble que malgré votre présence sur ce site, vous avez énormément de mal à comprendre notre pensée. La réflexion dans cette article est de chercher quelle langue peut être utilisé afin de communiquer en Europe. Contrairement à la France qui a purement et simplement interdit les langues régionales, il s’agit ici de réfléchir à un moyen global de communication. Cela n’a absolument rien à voir avec l’abandon du français.

  • Le 24 février 2014 à 11:18, par Shaft En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Pourriez vous m’expliquer l’intérêt d’une langue commune ? L’état actuel des communications inter-européennes s’accommodent de l’usage de l’anglais, du français et de l’allemand. Les centaines de traducteurs permettent à tous de fluidifier les débats. J’ajoute que la diversité des langues est une composante de l’Europe. Ne dit-on pas Unis dans la diversité ?

    Quant à votre pensée, je viens régulièrement vous lire, ce qui fait que je comprend votre pensée plus que vous ne l’imaginez. Seulement, je n’en partage pas l’optimisme mais je pense qu’il est sain de confronter les points de vue. Dans l’Europe d’aujourd’hui les pro-Européens ont tendance à ne pas écouter leurs opposants. Ce qui ne semble pas le cas, ici

  • Le 24 février 2014 à 17:29, par Aurélien Brouillet En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Il s’agirait d’une langue unique de communication. Du reste, je me range, sur ce point unique de votre coté et je pense que la langue de l’Europe doit rester la traduction. Je pense qu’un meilleur apprentissage des langues étrangères est indispensable et peut dispenser d’une langue unique de communication.

  • Le 24 février 2014 à 18:06, par Ŝarl Bodler En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Pourriez vous m’expliquer l’intérêt d’une langue commune ? L’état actuel des communications inter-européennes s’accommodent de l’usage de l’anglais, du français et de l’allemand. Les centaines de traducteurs permettent à tous de fluidifier les débats. J’ajoute que la diversité des langues est une composante de l’Europe.

    Le débat dépasse le cadre de l’EU. Comme je l’ai dit dans un commentaire précédant, le besoin de communiquer avec d’autre européen ne se trouve pas uniquement dans les instances de l’union. Les chercheurs, les touristes, les PME, les citoyens qui veulent participer au débat via des blogs (comme celui-ci) via des associations (la quadrature du nets), bref tout ce petit monde a besoin de communiquer par delà les frontières et ne peux pas se payer des interprètes ou des traducteurs. En pratique apprendre une langue étrangère est suffisamment difficile pour que le trilinguisme (allemand, anglais et français) se révèle être un vœux aussi pieux qu’utopique.

    Donc on a besoin d’une langue internationale pour communiquer. La question est laquelle ? L’anglais, le français, le latin, l’espéranto ou bien une autre ?

  • Le 25 février 2014 à 17:36, par Shaft En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    L’apprentissage des langues est du ressort de l’Education nationale, qui bien qu’ayant des lacunes dans ce domaine, est en progrès. De ce fait, il arrivera un moment où les Européens ne seront tous polyglottes. Au vu de la situation géopolitique mondiale, je vous suggère l’apprentissage du chinois vue que la Chine devient le moteur du monde pour notre plus grand malheur

  • Le 28 février 2014 à 14:14, par Ferghane Azihari En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Et pourquoi ne pas s’inspirer de ce que font d’autres pays ? L’Inde a 23 langues officielles. Un article sur la question des langues en Inde est en cours de préparation. Je vous invite à suivre cela de près ;)

  • Le 28 février 2014 à 15:30, par Ŝarl Bodler En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    Au vu de la situation géopolitique mondiale, je vous suggère l’apprentissage du chinois vue que la Chine devient le moteur du monde pour notre plus grand malheur

    C’est exactement ce que je reproche ! La langue internationale est imposée avec des raisonnements néocolonialistes et du « ki ka la plus grosse ». La construction européenne montre que l’on peut travailler non pas seulement dans un rapport de force — qui broie systématiquement les plus faibles — mais que l’on peut choisir la voie de la coopération. Dans notre cas choisir une langue simple et neutre plutôt que de se voir imposé une langue au bon vouloir des plus puissants !

    De toutes façons le chinois est une langue bien trop compliqué (au niveau de la prononciation et de l’écriture) pour être maîtrisé par beaucoup d’européen. On est déjà nul en anglais (et pas seulement les français, loin de là !) donc le chinois… Et on ose traiter les espérantistes d’idéalistes !

    Enfin la chine est moins borné vis-à-vis de l’espéranto que nos élites : la radio chinoise international diffuse en espéranto http://esperanto.cri.cn/radio/china.htm et la chine est la pays qui contient le plus grand nombre d’université enseignant l’espéranto http://blogs.mediapart.fr/blog/domi...

  • Le 28 février 2014 à 22:55, par François Hublet En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    1/2 Je reviens après quelque temps, et il est vrai relativement par hasard, sur cet article, et force est de constater que j’ai réussi à créer un certain débat. Ayant lu avec attention vos différents commentaires, je voudrais préciser certains points :

    @Shaft : La critique est indispensable. Du reste, bien heureusement, il n’est pas question de demander à qui que ce soit d’abandonner sa langue, son âme ou quelque autre chose de la sorte ; simplement de s’interroger sur les moyens de l’intercompréhension. Il est bien évident, au-delà de la provocation, que le dessein d’une politique des langues n’est pas d’empêcher des individus de parler ou de diffuser la leur, et c’est bien tout l’enjeu de ce texte, mais de donner l’opportunité à chacun de comprendre autrui, ce qui est autre chose, et d’apprendre d’autres langues, ce qui est beaucoup mieux. J’ai bien de la peine à comprendre où la confusion a pu être faite, mais j’espère maintenant qu’elle est éclaircie !

    @Matthieu @Ŝarl Bodler : Je suis d’accord avec vos arguments sur le latin et l’esperanto, mais j’y ajouterai une chose : le latin justement « for the sake of it », vu comme une audace à long terme qui n’a rien d’une Realpolitik, est exactement ce que cet article souhaite promouvoir. Ce serait une aventure culturelle et une construction d’avenir, pas une création utilitariste. Tout comme la reconstruction de l’hébreu ou de l’indonésien, TOUTES CONSIDÉRATIONS RELIGIEUSES MISES À PART, s’entend, et avec un volet esthétique évident. Quant aux espérantistes, ils ne prétendent aucunement créer une langue artis causa, mais justement au contraire une langue utile, facile, qui trouve dans le volet opposé de la communication - un volet pragmatique cette fois - sa justification.

    @Ferghane Azihari : C’est évidemment ainsi qu’il faut conclure, et aux développements en Inde qu’il faut s’intéresser. Et pour remettre tout le monde d’accord (ce qui me semblait être un objectif dès le départ), un multilinguisme efficace en Europe intégrerait :
     les 24 langues actuelles - peut-être davantage à l’avenir - parce que le plus enrichissant, en effet, reste d’apprendre la langue de l’autre pour communiquer avec lui, et de faire de la traduction, d’ailleurs de préférence (Hélas, Matthieu ;-)) sans interprètes. Réponse pragmatique, culturelle et idéaliste.
     les langues minoritaires, reconnues dans leur existence et dans l’enseignement. Réponse culturelle.
     l’anglais international (et le moins maladroit possible...). Réponse pragmatique seulement.
     l’espéranto, pour sa simplicité. Réponse pragmatique et quelque peu idéaliste.
     le latin, pour créer une vraie langue commune et raviver enfin une langue qu’on a trop oubliée, la sortir enfin d’un certain microcosme liturgique. Réponse peu pragmatique mais certainement la plus culturelle et idéaliste de toutes.

  • Le 28 février 2014 à 22:56, par François Hublet En réponse à : De l’audacieuse et surmontable question des langues de l‘Europe (2/2)

    2/2 Croire que la politique des langues n’irait que dans un sens unique et économique, ou unique et idéaliste, est un non-sens. Il me semble au contraire qu’il faut mener là une démarche multiple, intégrant tous les aspects sus-cités sans que l’un ne doive nécessairement prendre le pas sur l’autre. Il faut parler toutes les langues, parce qu’elles en sont toutes dignes. Si j’ai terminé sur la question du latin, c’est que le latin me semble justement être la dimension qui manque à ce même édifice multiple et complexe, son supplément d’âme - car on n’en volera ni n’en vendra, mais on en gagnera sans doute un peu au passage, et même sans s’en apercevoir -, celle qui la rendra historique et non plus seulement moderne. Cela n’enlève rien aux autres dimensions ; mais il faut envisager de mélanger les scénarios, de les mener tous de front plutôt que de les opposer les uns aux autres. Les volontés individuelles et les enjeux globaux auront tôt fait d’opérer un tri. Mais ici comme ailleurs, apportons d’abord notre volonté, car sans elle seul le hasard décide, et on y perd surement. Homo loquax, haec est patria tua ! ;-)

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