La France : 1% de la population dans une mondialisation inachevée

, par Gérard Dupont

La France : 1% de la population dans une mondialisation inachevée

A peine une rayure sur un disque de présentation statistique, c’est ce que représente la population française en rapport à la population mondiale.

D’ici une génération, l’égalité des chances par le droit à l’éducation aura rééquilibré l’écart de la représentativité en fonction de ce critère numérique. Alors notre beau pays, patrie des Droits de l’Homme, fleuron de la démocratie, aura perdu une grande partie de son influence actuelle,sans rapport avec ce pourcentage.

Pour avoir droit au chapitre, pour rester crédible il faut peser un certain poids économique, sinon militaire. De récents évènements en ont encore apporté la démonstration.

Une société civile en quête de sagesse 

Cette place à laquelle nous prétendons, aussi bien pour notre confort matériel que pour le rayonnement de nos idées, l’Europe seule est capable de l’acquérir si nous nous décidons enfin à lui donner plus de consistance.

Alors, en concertation avec d’autres grands ensembles représentatifs des populations de notre planète, notre humanité prenant mieux en compte les trois piliers du développement : l’économique, le social, l’environnemental, pourra retrouver dans la paix l’harmonie nécessaire à son meilleur épanouissement au profit du plus grand nombre.

Peut-être finira-t-elle par acquérir la Sagesse, vertu indispensable pour un mieux vivre ensemble.

Quelle Europe dans une géopolitique en pleine mutation ?

Comment l’Europe pourrait progresser dans l’acquisition de cette béatitude active qui passe par un développement durable et solidaire ? Permettez moi en tant que senior ni savant ni économiste, tout simplement riche de son vécu, de vous présenter ce que je crois important pour avoir quelques chances d’y parvenir :

 Résistons à la tentation de nous prendre pour le nombril de l’Europe comme ont aimé le faire beaucoup de nos grands hommes. Sachons rester nous-mêmes. Pensons une France européenne, pas une Europe française.
 L’avenir ne sera viable que dans un monde multipolaire assez complexe qui comprend pour l’instant dans l’ordre alphabétique la Chine, les États-Unis, l’Europe, la Russie. L’Inde en fait pratiquement partie ; quelques outsiders dans leurs îles, le Japon, j’allais citer l’Angleterre ! D’autres rejoindront dans un proche avenir. Dans ce complexe, trois entités constituent l’Occident qui dans un passé encore récent n’a pas cessé de s’affronter. N’avons-nous pas pourtant dans notre histoire, dans notre culture bien des points de rapprochement, nos racines judéo-chrétiennes entre autre. Bien que certains refusent de l’admettre, les religions sont l’un des fondements de notre spiritualité. N’avons-nous pas versé assez de sang pour faire comprendre et comprendre que la guerre n’est qu’un ultime recours ? Ne serait-il pas temps de réaliser au stade actuel de notre évolution tout ce que cela sous entend de respect mutuel et de fraternité.
 Pour l’Europe, faisons bien comprendre à nos amis anglais qu’ils ne peuvent retarder indéfiniment notre avènement politique. Il faut avancer, définir une ligne diplomatique, des frontières, des zones de partenariat privilégiées, des voisins. Expliquons à nos membres de l’Europe de l’Est restés traumatisés par près d’un siècle de régime totalitaire qu’il faut faire l’effort de tourner la page. Rappelons à notre grand voisin la Russie que nos intérêts sont communs dans le dialogue et l’échange, mais aussi dans la recherche d’une démocratie plus réaliste, plus respectueuse de droits de chacun. En ce qui concerne nos relations avec notre grand allié, les Etats-Unis, aidons les à se débarrasser de ce complexe de supériorité qui pourrait leur devenir fatal. L’Otan ne peut plus être l’instrument d’une politique mono polaire. De Gaulle n’avait peut-être pas raison de vouloir en écarter notre pays dans le monde bipolaire de l’époque ; mais aujourd’hui, n’est-elle pas la cause de l’entretien de tensions inutiles ? Une partie de ses missions devrait être confiée à l’ONU

Permettez moi de clore cette réflexion par une citation de Robert Schuman, ce père de l’Europe, cet apôtre, humaniste chrétien qui mériterait d’être béatifié qui a dit il y a plus de 50 ans.

« L’Europe se cherche ; elle sait qu’elle a en ses mains son propre avenir. Jamais elle n’a été si près du but. Dieu fasse qu’elle ne laisse pas passer l’heure de son destin, l’ultime chance de son salut ! »

De toute ma conviction, je refuse l’échec d’une Europe qui ne serait qu’un grand marché aux odeurs de pétrole, jouet d’un libéralisme certes nécessaire mais trop débridé.

Illustration : cartographie de la France en Europe par David Luzzio, source : Wikipedia.

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