Présidence de l’Union européenne

Bilan de la présidence portugaise de l’Union européenne

, par Pierre-Marie Giard

Bilan de la présidence portugaise de l'Union européenne

Le Portugal, qui a présidé l’Union au cours du second semestre 2007, revendique un bilan positif de sa présidence. Selon José Sócrates, président en exercice du Conseil de l’Union européenne et Premier ministre portugais, « la présidence portugaise s’est acquittée de tous les objectifs qu’elle s’était proposée ». Qu’en retiendra-t-on ?

Une présidence qui a porté le Traité de Lisbonne

Le premier succès de cette présidence est l’adoption et la signature du traité de Lisbonne, appelé à remplacer le traité constitutionnel européen rejeté par la France et les Pays-Bas et qui sauvegarde toutes les réformes indispensables au fonctionnement d’une Union qui n’a cessé de s’élargir. Les Jeunes Européens – France saluent l’adoption du Traité simplifié dit « Traité de Lisbonne » mais soulignent que ce traité ne peut pas être considéré comme une fin en soi et appelle des évolutions futures.

Les états membres ont aussi approuvé officiellement la création du comité des sages voulu par Nicolas Sarkozy lors du Conseil européen du 14 décembre dernier. Comme nous le rappelle nos partenaires Euractiv.fr, celui-ci a été « rebaptisé « groupe de réflexion » et est composé de 10 à 12 experts aura dont les compétences ont été réduites par rapport aux ambitions initiales du président de la République française ».

Galiléo relancé ?

Dans le domaine industriel, le projet Galileo de positionnement par satellite, appelé à concurrencer le GPS américain, doit beaucoup aux efforts de persuasion déployés par les différents ministres portugais qui ont finalement réussi à convaincre l’Allemagne de débloquer un financement communautaire pour lancer les premiers satellites. L’annonce de la réalisation d’un accord pour le refinancement et la relance industielle de Galileo développe de nouveaux espoirs à propos du futur de l’Europe.

Galileo est un projet stratégique, tant au niveau industriel qu’au niveau de la sécurité civile et militaire. Comme l’a écrit Francisco Ferrero dans nos colonnes, « l’accord de Novembre doit donc être salué comme un pas vers la bonne direction, mais ce n’est pas suffisant. Seulement si il y en a d’autres, l’Union européenne pourra aspirer à recouvrir le rôle qui l’attend dans le contexte économique et stratégique mondiale ».

Une journée européenne contre la peine de mort et une réforme du Parlement européen

Si c’est le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe qui a décidé, le 26 septembre 2007, de proclamer une ’’Journée européenne contre la peine de mort’’, cette idée a été reprise au moment du conseil intergouvernemental du 9 octobre. Il faut saluer cette initiativeà l’heure où Amnesty International nous rappelle que 1 591 personnes ont été exécutées dans le monde en 2006.

Sur la scène internationale, la présidence en exercice de l’UE a permis l’adoption de conclusions de relatives à la formalisation de la future composition du Parlement européen et à la décision politique des 27 de détacher une mission de l’UE au Kosovo.

Sommet UE - Afrrique et ouverture de l’espace Schengen

Un total de 80 chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs hauts représentants des membres de l’UE et des pays africains participent à ce sommet ayant pour thème « Du caire à Listonne : le partenariat stratégique UE-Afrique ». Dans le cadre de ce partenariat, les dirigeants européens et africains ont notamment discuté de la paix et de la sécurité, du développement, du changement climatique, de l’énergie et de l’immigration, principaux points de la stratégie commune UE- Afrique, adoptée à la fin du sommet. Cette réunion a également montré que les deux parties n’ont pas les mêmes priorités : l’Union européenne attache une grande importance à la bonne gouvernance, aux droits de l’Homme et à l’immigration illégale, tandis que l’Afrique s’intéresse plutôt au développement.

Le 21 décembre dernier, neuf nouveaux Etats sont devenus membres de l’Espace Schengen. L’élargissement s’est étendu aux pays qui ont intégré l’UE en 2004 (Etats baltes, Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Malte), à l’exception de Chypre. « C’était la plus belle façon de terminer la présidence portugaise ; faire tomber les frontières est une véritable aspiration européenne », a indiqué le Premier ministre portugais et président en exercice du Conseil de l’Union européenne à la fin de la cérémonie symbolique signalant l’ouverture des frontières et l’intégration de la Pologne et de la République Tchèque dans l’espace Schengen.

La présidence portugaise « s’achève sur d’indéniables avancées ». La présidence française de l’Union européenne au 2nd semestre 2008 – après celle de la Slovénie – devrait marquer « le retour de la France en Europe ». Espérons qu’elle tiendra ses paroles.

Illustration : logo officiel de la présidence portugaise.

Sources :
 Les Echos, Jacques DOCQUIERT, La présidence portugaise de l’Union s’achève sur d’indéniables avancées, 20 décembre 2007
 Euractiv.fr, 10 décembre 2007, Le « comité des sages » devrait avoir des compétences réduites

Vos commentaires
  • Le 31 décembre 2007 à 09:41, par arturh En réponse à : Un Président élu pour l’UE

    José Socratès est de ces hommes politiques européens qui nous donne une idée de ce que serait un bon candidat à l’élection du Président de l’UE au suffrage universel direct, si nous avions une Constitution Démocratique, si l’Etat de l’UE consentait à ses citoyens les droits politiques les plus élémentaires.

  • Le 1er janvier 2008 à 18:19, par Adri En réponse à : Un Président élu pour l’UE

    Mais qui voterait pour un tel président ? Les citoyens ne sont pas près de se mobiliser au niveau européen (54% d’abstention aux dernières élections du Parlement Européen en 2005) s’ils n’en comprennent pas les enjeux... Une telle possibilité (même si elle serait souhaitable) n’est pas envisageable à court terme.

  • Le 2 janvier 2008 à 07:26, par arturh En réponse à : Un Président élu pour l’UE

    Les citoyens en UE sont prêts à voter pour des gens. Pour le moment, on ne leur demande de voter que pour une liste, une fois tous les cinq ans.

  • Le 2 janvier 2008 à 10:08, par Ronan Blaise En réponse à : Un Président élu pour l’UE

    Il est bien évident que les gens ne se déplacent en masse vers les urnes que lorsque les enjeux sont clairs.

    L’élection d’un Président européen (disposant de véritables pouvoirs) au suffrage universel direct serait précisément un enjeux clair. Un enjeux certainement plus clair, en tout cas, que l’élection des Eurodéputés sur un scrutin de liste et dans des circonscriptions de taille ’’anormale’’ (surréaliste).

    Et ceux qui nous disent qu’une telle demande vient ’’trop tôt’’ font évidemment partie de ceux qui freinent la construction européenne.

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